Malgré l’absence du chef de l’Etat, l’Exécutif a poursuivi ses réunions et l’examen des projets de lois
Certains vont jusqu’à spéculer que cette réunion du gouvernement se transformerait en Conseil des ministres vu que des informations font croire que le chef de l’Etat a regagné le pays.
Changement de l’agenda à la dernière minute. La réunion du gouvernement a été reportée. Prévue pour ce matin à 10h, la réunion traditionnelle du gouvernement a été décalée pour dimanche prochain. Alors que le rendez-vous a été fixé depuis quelques jours, une note portant sur le report de cette réunion est parvenue, hier, aux ministères. Pourquoi ce report subit? «Aucun motif n’a été avancé pour justifier ce report», précise une source proche de la primature du gouvernement. Certes, ce n’est pas la première fois que le gouvernement reporte sa réunion.
Mercredi dernier, l’Exécutif ne s’est pas réuni à cause de la visite qu’a effectuée le Premier-ministre turc en Algérie. Au lieu de mercredi, M.Sellal a convoqué son équipe pour le lendemain, jeudi. Or, cette fois-ci les raisons de ce report sont inconnues. Sont-elles en rapport avec la présidence? Certains vont jusqu’à dire que cette réunion du gouvernement se transformerait en Conseil des ministres vu que des informations faisant croire que le chef de l’Etat a regagné le pays, circulaient ces derniers jours.
La tenue d’un Conseil des ministres serait l’une des premières missions inscrites dans l’agenda de la présidence. L’urgence d’un tel Conseil s’explique par le nombre de projets de lois qui sont en attente de validation. Parmi ces projets on cite entre autres, celui portant sur l’audiovisuel, la loi sur les mines, celle amendant le Code pénal et la loi sur les technologies de l’information et de la communication.
Cela sans parler de nom-breux décrets. Du pain sur la planche, vu que le Conseil des ministres ne s’est pas réuni depuis fin décembre 2012, la prochaine réunion aura un agenda chargé. Malgré l’absence du chef de l’Etat, l’Exécutif a poursuivi ses réunions et l’examen des projets de lois.
La réunion du gouvernement qui devait se tenir aujourd’hui avait au menu le projet de loi de finances complémentaire de 2013. «C’est le dossier le plus important inscrit à l’ordre du jour», indique notre source. Selon cette source, le ministre des Finances va faire une première lecture du projet de la LFC 2013. Cette rallonge budgétaire concernera les différentes décisions prises par le gouvernement au profit du Sud.
Le ministre des Finances a avancé quelques bribes sur ce projet. «Cette loi prendra en charge, entre autres, le coût budgétaire des préparatifs de l’organisation de la manifestation culturelle ‘Constantine, capitale de la culture arabe 2015 » ainsi qu’aux dépenses inscrites dans le cadre du programme de soutien à l’emploi et à l’investissement dans le Grand Sud», avait-il expliqué lors de son passage sur les ondes de la Radio nationale.
Selon lui, la loi de finances initiale de 2013, qui n’a pas introduit de nouveaux impôts mais seulement des incitations fiscales au profit des PME, prévoit une hausse de 10% des recettes et une baisse de 11% des dépenses par rapport à 2012, avec un déficit budgétaire avoisinant les 19% du PIB. Le recours à la LFC est devenu une tradition.
Alors que le gouvernement parle de la nécessité de rationaliser les dépenses de l’Etat, sur le terrain, les budgets s’allongent. Alors que dans d’autres pays ce mécanisme est prévu en cas de crise, en Algérie, cette pratique est devenue une pratique courante. Des économistes mais également des représentants du patronat critiquent le recours routinier à la LFC. Ils estiment que cela signifie un manque de prévoyance.
Des reproches que refute le ministre des Finances,M.Djoudi qui a assuré que ce n’était pas un problème de manque de prévisions. «Ce n’est pas un problème de prévision en tant que tel mais juste le besoin de prendre en charge les nouveaux projets d’urgence qui apparaissent», a-t-il indiqué