Le syndicat national des travailleurs de la Compagnie algérienne des assurances transport (CAAT) a déposé, mercredi dernier, 20 février, un préavis de grève illimitée qui sera déclenchée à partir du 3 mars prochain, nous ont annoncés, hier, des membres du syndicat qui ont évalué l’effectif de leur entreprise, au niveau national, à 1.600 travailleurs environ.
Ainsi, selon M. Boulmerka Abdennacer, secrétaire général de la section syndicale de la CAAT de Constantine, «aucun élément nouveau n’est intervenu dans le règlement de la situation socioprofessionnelle des travailleurs car les trois principales revendications portant sur le réajustement de la prime de départ, la question des oeuvres sociales et la prime de performance individuelle (PPI) demeurent en suspens.
Et à ce jour, il n’y a aucun engagement écrit de la direction générale pour honorer ces revendications». Son collègue Rahim Nassereddine, membre du syndicat d’entreprise, est revenu sur le malaise provoqué auprès des cadres de l’entreprise par la décision du DG, prise l’été dernier, de défalquer, à chacun d’eux, 15% de la PPI.
«Il faut que la DG restitue aux cadres ce qui leur revient de droit. Les cadres, à tous les niveaux, estiment à juste titre, que la direction générale n’a pas à les noter elle-même, du fait que cette prérogative est du ressort de leurs chefs directs.
C’est le directeur régional qui note les cadres qui sont ses collaborateurs directs». Il ajoutera que ce qui est essentiel, à l’heure actuelle, c’est le réglement des trois points cités par son collègue de Constantine. «La durée de la grève reste néanmoins tributaire d’une éventuelle réaction de la direction générale de l’entreprise », a-t-il tenu à préciser.
Interrogé sur l’accord d’augmentation des salaires, signé la semaine dernière entre l’Union des assureurs et réassureurs (UAR) et la coordination des syndicats des assurances, en présence de M. Sidi Said, secrétaire général de l’UGTA, et les responsables de la fédération nationale des travailleurs des banques et assurances, M. Rahim a répondu que les revendications des travailleurs de la CAAT sont spécifiques à leur entreprise.
«C’est un problème interne à la CAAT, a-t-il expliqué», avant d’ironiser sur cet accord. «Ce n’est pas du tout une augmentation de salaires comme le prétendent les signataires. Mais un simple réajustement que les travailleurs du secteur réclament depuis plus d’une année et demie.
Pour nous, le terme augmentation des salaires est impropre pour qualifier des réajustements rendus nécessaires face à l’inflation et à la dégradation constante du pouvoir d’achat de la grande masse des travailleurs et des cadres», dira-t-il.
Aussi, le membre du syndicat d’entreprise nous a signalé qu’une réunion de la coordination du secteur des assurances, interface entre les travailleurs du secteur et leur fédération, laquelle regroupe une dizaine de secrétaires généraux des syndicats, des travailleurs des banques et des assurances, se tiendra demain lundi à Alger, pour soutenir l’action qui va être engagée par les travailleurs de la CAAT.
«Parce que nos problèmes sont également ceux de tous les travailleurs du secteur, a-t-il jugé», en déclarant que ces derniers sont non seulement solidaires de leur mouvement mais qu’ils vont déclencher d’autres actions dans leurs entreprises afin de les soutenir.
A. Mallem
