La capitale de l’Ouest a fait montre d’un réel dynamisme économique en sa qualité de bassin de l’industrie automobile.
Une fois n’est pas coutume. Après Biskra, ce sera Oran. De sources gouvernementales ont indiqué hier, que la 20ème tripartite se déroulera à Oran. Cette décision qui serait prise par l’Exécutif en concertation avec la Centrale syndicale et les patrons se veut une manière d’exprimer le soutien à une dynamique économique au niveau de la capitale de l’Ouest du pays. «Il y a une réelle dynamique économique induite par l’émergence d’un bassin de l’industrie automobile dans cette région du pays et nous voulons accompagner cette dynamique par la tenue de la 20ème tripartite dans cette wilaya», a indiqué notre source.
Ville touristique, ville où se dérouleront les Jeux méditerranéens de 2021, pôle industriel émergent, les autorités ambitionnent de faire de la capitale de l’Ouest l’égale de Barcelone sur le pourtour de la Méditerranée et pour l’industriel Laïd Benamor faire de cette ville la «Shangai» de l’Afrique. Grouillante de projets et de chantiers et dotée de grandes infrastructures, Oran a les moyens de ses ambitions.
La décision d’organiser la 19e tripartite à Biskra a été prise pour des raisons politiques. Assaillie par des manifestations et des revendications des citoyens du Sud, le gouvernement a voulu délocaliser la rencontre avec les syndicats et les patrons comme signe de bonne volonté de sa part, cela malgré l’argument du dynamisme agricole dont se prévalait Biskra a également pesé dans le choix. Pour Oran, la raison est strictement économique. La 21ème tripartite sera-t-elle organisée dans une ville qui fera preuve d’un grand dynamisme culturel? possible. En attendant, à Oran, c’est la mise en oeuvre des décisions de la dernière tripartite dont il sera question,.
L’investissement et le partenariat public privé seront également un dossier sur la table des débats. Annoncée dans un premier temps pour le mois de mars, la tripartite a été avancée sur proposition de la Centrale syndicale. Elle se déroulera de ce fait le 27 du mois en cours. Cette rencontre intervient dans un contexte économique et une situation sociale fragiles. De nombreux syndicats sont montés au front pour dénoncer la mise en application de certaines décisions de la loi de finances 2017 jugées antisociales. Aussi, le gouvernement aura fort à faire à la Centrale syndicale qui certes, s’est distinguée par son silence dans ce bouillonnement social.
«Nous ne voulons pas rajouter de la confusion à une situation déjà fragile, mais soyez sûrs que nous serons intransigeants quand il s’agit de défendre les acquis des travailleurs», a indiqué un membre de la direction de l’Ugta. Plusieurs dossiers seront ainsi à l’étude, à savoir l’établissement définitif de la liste des métiers pénibles, les questions de l’investissement et l’emploi, le nouveau modèle économique et le pacte social entre l’Ugta et le gouvernement. Il convient de noter également que cette tripartite intervient à quelques semaines du mois sacré du Ramadhan, réputé par une perturbation du marché due à une surconsommation. C’est le Premier ministre, Abdelmalek Sellal qui a annoncé la tenue de cette tripartite lors de son passage en décembre dernier à une émission de télévision.