L’utilisation des cartes interbancai res CIB pour le paiement en ligne des billets d’avion sera possible avant la fin de l’année en cours, a annoncé Mme Newel Benkritly, la directrice de la Société des transactions interbancaires et de la monétique, la SATIM, filiale des banques publiques, créée en 1995 et dotée d’un capital social de 1,27 milliard de dinars. Un projet qui se veut réaliste puisque la même opération est possible avec l’utilisation de la carte Visa pour payer des billets d’avion en devise.
Parmi les objectifs de la SATIM, l’équipement en TPE, les terminaux de paiement électronique, des stations d’essence implantées sur l’autoroute Est-Ouest, en collaboration avec la Banque extérieure d’Algérie pour la validité des cartes CIB dans les stations- service de Naftal, où sont déjà utilisées les «cartes carburants» délivrées pour les clients de la même banque.
Un projet qui n’attend que la réalisation de ces fameux relais, ce qui va certainement prendre du temps. Les stations du métro d’Alger et du tramway sont également dans le viseur de la SATIM qui compte y installer des Distributeurs automatiques de billets, les DAB, selon Mme Benkritly. Mais pour faire le lit de cette démocratisation de l’E-paiement, les retraits à partir des DAB vont doubler de capacité avec l’introduction, actuellement en cours, des billets de 2.000 dinars.
Explication de Mme Benkritly : chaque DAB «classique» contient quatre cassettes de billets ; et désormais, il est possible de retirer en une opération jusqu’à 80.000 dinars, à savoir 40 billets de 2.000 dinars, au lieu d’une limite de 40 billets de 1.000 dinars par retrait. Seuls 80 DAB sur les 1.500 existants au niveau des agences bancaires et postales en Algérie sont actuellement alimentés en billets de 2.000 dinars.
Le développement de la monétique en Algérie, engagé depuis 2004 pour limiter l’utilisation du cash, a permis la délivrance jusqu’à ce jour de 800.000 cartes CIB et l’installation d’un peu plus de 3.000 TPE, notamment chez des magasins comme les pharmacies, bijouteries et autres supermarchés, a encore indiqué la directrice de la SATIM.
Mais les principales contraintes dans le développement de la monétique en Algérie restent la faiblesse de la bancarisation, le cash étant prépondérant, et le refus des commerçants à déclarer leur chiffre d’affaires, ainsi que la méconnaissance de l’utilisation de la carte.
Un constat établi par la SATIM qui reconnaît que l’utilisation des TPE «peine à démarrer», tout en précisant qu’un plan de développement est en cours d’élaboration en collaboration avec la place bancaire pour dynamiser le déploiement des TPE et l’utilisation des cartes de paiement par les commerçants.
Et pour justement inciter ces derniers à adopter les TPE, les autorités monétaires ont réduit, depuis début juillet, la commission qu’ils doivent payer en contrepartie de ce service de 1,5% de la transaction à 5 dinars seulement, quel que soit son montant.
Et pour mieux les convaincre, le discours argumentatif en direction des commerçants s’appuie sur les gains en termes de traçabilité et de sécurité de leur argent, ainsi qu’un paiement garanti et une parade contre les faux billets. Par ailleurs, et d’ici la fin de l’année 2011, la SATIM table sur 200.000 nouvelles CIB, l’installation d’une centaine de DAB et de quelque 2.000 TPE supplémentaires.
«On espère arriver à 5.000 TPE, 1.600 DAB et un million de CIB», a annoncé Mme Benkritly. Pour rappel, les porteurs de la carte CIB peuvent régler des achats et services sur les TPE installés au niveau des commerçants acceptant d’effectuer des retraits sur tous les DAB connectés au réseau monétique interbancaire CIB sur le territoire national.
Moncef Wafi