Le Fonds monétaire international (FMI) prévoit une croissance globale de 4 à 5% en 2010. S’agissant du domaine hors hydrocarbures, les prévisions du FMI tablent sur une croissance de 9% pour la fin de l’année en cours.
De telles prévisions ne manquent point de réalisme. Pour preuve, le chef de mission du FMI en Algérie, Joël Toujas-Bernaté, mettra en avant la performance dont jouissent présentement beaucoup de secteurs économiques. Laquelle performance est tirée vers le haut par les programmes d’investissements publics (PIP) mis en branle depuis 2005.
L’autre facteur de la croissance cité par le représentant du FMI, la récolte céréalière exceptionnelle. Celle-ci est estimée à 61 millions de quintaux, soit le triple de l’année 2008, a indiqué Toujas-Bernaté qui était de passage hier à la Chaîne III.
Il rappellera dans la foulée que le programme d’investissement lancé par l’Algérie en 2005 a été destiné à renforcer l’infrastructure de base et de surcroît à contribuer à l’augmentation de la croissance.
Le montant de ce programme équivaut à la faramineuse somme de 150 milliards de dollars, rappelle-t-on encore. S’agissant du PIB, sa progression globale ne dépassera pas les 2%, et ce, en raison de l’évolution négative du taux de croissance enregistré dans le domaine des hydrocarbures, se limitant, selon le même intervenant, à 6 et 7% uniquement.
Ce taux relativement faible s’explique notamment par la baisse de la demande mondiale et de problèmes techniques survenus sur le gazoduc algéro-italien endommagé en début d’année.
«Un premier déficit budgétaire de la décennie sera enregistré en 2009 et qui pourrait atteindre 8,4% du PIB contre un surplus de 8,1% du PIB en 2008», explique encore M. Toujas-Bernaté.
Concernant son évaluation quant au projet de loi de finances complémentaire 2009, le même responsable estime qu’«il est encore prématuré d’évaluer l’impact des mesures contenues dans cette mouture de loi».
Par ailleurs, l’institution monétaire mondiale prévoit une croissance globale du PIB de l’Algérie de 5 à 6% en 2010 et un baril de pétrole à 76 dollars. Le représentant du FMI ne manquera pas de critiquer la décision de l’Algérie de maintenir la majorité (51%) dans les projets d’investissements impliquant des étrangers.
«Les autorités nous ont expliqué que cette mesure vise à orienter les investissements étrangers vers les besoins du pays, à assurer le transfert des savoir-faire et à contrôler le transfert des dividendes», a-t-il souligné.
Pour rappel, la même institution a déjà indiqué qu’avec la remontée des cours du brut et le rebond prévu de la demande mondiale, les recettes pétrolières devraient augmenter et permettre (aux pays exportateurs) d’augmenter leurs réserves internationales de plus de 100 milliards de dollars en 2010.
Dans cette optique, les pays exportateurs du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord ont souffert de la chute des prix du pétrole à quelque 30 dollars le baril fin 2008, après avoir culminé à 147 dollars le baril en juillet de la même année.
Par : Karima Adjemout