Prévention et sécurité routière : Coopération algéro-espagnole fructueuse

Prévention et sécurité routière : Coopération algéro-espagnole fructueuse

Avec le lancement du P3A, le nombre de morts (-10%) et de blessés (-18,41%) a baissé durant les 10 premiers mois de l’année en cours.

Tournant décisif dans la stratégie du gouvernement relative à la prévention et à la sécurité routière, le jumelage institutionnel entre l’Algérie et l’Espagne a été clôturé, hier, à Alger, avec l’annonce de la mise en œuvre de toutes les recommandations issues du programme d’appui au Centre de la prévention et de la sécurité routières (CNPSR) pour un renforcement significatif de la sécurité routière. Un projet lancé en septembre 2015 dans le cadre du programme d’appui à la mise en œuvre de l’accord d’association entre l’Algérie et l’Union européenne (P3A) et qui, au bout d’un travail d’échanges et d’expertise, a abouti à des résultats qualifiés de “satisfaisants”.

Selon les données du gouvernement, le coût global des sinistres enregistrés sur nos routes s’élève à 100 milliards de dinars, alors que le nombre de morts (4 600) et de blessés (66 000) a atteint un seuil inadmissible en 2015. Avec le lancement du P3A, le nombre de morts

(-10%) et de blessés (-18,41%) a baissé durant les 10 premiers mois de l’année en cours. Le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, a indiqué que “le P3A a permis à l’Algérie de faire de la sécurité routière une priorité, car il cible directement les vies. Nous avons enregistré des résultats satisfaisants et nous avons travaillé sur deux axes, à savoir le cadre juridique unifié et conforme aux normes internationales et la création de la Délégation nationale de la prévention et de la sécurité routière rattachée au Premier ministère”.

Estimant que la baisse des accidents et le changement des mentalités des conducteurs faisaient partie de ces résultats, M. Bedoui a indiqué que “désormais, nous possédons tous les outils pour établir des plans pédagogiques et aller davantage vers plus de répression contre les réfractaires au code de le route”. Mis en place pour une durée de 24 mois et financé par l’Union européenne à hauteur 1,5 million d’euros, ce projet entre le CNPSR la direction générale du trafic (DGT) du royaume d’Espagne a, selon M Bedoui, révélé que “l’Algérie pourrait gagner une nouvelle bataille, notamment, avec le prochain lancement du permis à points, la réforme de la formation et la professionnalisation des auto-écoles et la création d’une base de données centralisée”.

Lors de son intervention, le directeur national du P3A, Djilali Lebibat, a exprimé sa satisfaction quant à l’aboutissement de ce jumelage, d’autant, a-t-il affirmé, que “les chantiers de sécurité routière, initiés par le ministère de l’Intérieur ont pu être affinés et confortés par l’échange d’expériences et le transfert des bonnes pratiques entre les deux  parties contractantes, notamment, pour les aspects relatifs à la refonte de l’architecture institutionnelle de la sécurité routière, les modalités de financement de la politique nationale dans ce domaine, le perfectionnement des outils de collecte des données de l’accidentalité routière ainsi que l’amélioration du système de surveillance et de contrôle des usagers de la route”.

Ayant mobilisé 75 experts espagnols et 640 hommes/jour du côté algérien, le P3A a, selon M. Lebibat, abouti à la réforme de la gestion de la sécurité routière et la professionnalisation de la ressource humaine, la perfection du contrôle technique, l’amélioration de la collecte, la transmission et l’analyse des données des accidents, l’amélioration du comportement humain et la mise à jour progressive des infrastructures pour la prise en charge des blessés.

FARID BELGACEM