Aux milliers de personnes victimes directes ou collatérales de la terrible vague de feux ayant rudement attenté au patrimoine forestier au centre et à l’est du pays, il ne leur reste malheureusement que leurs yeux pour pleurer. Pleurer surtout de dépit. Le dépit de ne pas voir se matérialiser des solutions en matière de prévention et de dotation en matériel notamment, malgré les catastrophes des années précédentes, dont certaines restent encore en mémoire, telles celles de l’été d’il y a cinq ans.
Question lancinante de Monsieur-tout-le-monde : les mesures préventives d’avant le début des grandes chaleurs et des risques qu’elles induisent, ont-elles été prises ? A voir l’étendue des incendies de la semaine qui vient de s’écouler, des dégâts occasionnés et de toutes les difficultés pour venir à bout de ces sinistres, il est évident que la question se pose. Les services des forêts, les collectivités locales et la Protection civile — personne ne doit l’occulter — s’emploient bien avant l’été, dans les limites de leurs compétences et de leurs moyens, à élaborer des mesures préventives avec comme idée directrice la mise sur pied de plans anti-incendie.
Ces moyens, justement, dont on évoque dans pratiquement tous les cas, les limites, pour ne pas dire carrément dérisoires, quand on les compare à l’étendue du patrimoine forestier et la nature du relief dans certaines régions extrêmement difficiles d’accès, aujourd’hui calcinées. Ceci sans occulter cette donne que constitue «l’héritage» des années où les zones boisées pullulaient de terroristes, dans certaines demeurent encore «piégées» d’engins explosifs et autres bombes de fabrication artisanale.
Des lieux dans lesquels ne se hasardent pas encore les personnels en charge de mettre en pratique les dispositifs de lutte contre les incendies ou d’intervention lorsque ces zones prennent feu. De là, on comprend combien peuvent être encore limités les champs d’intervention des colonnes mobiles de la Protection civile, ces équipes qui constituent ce qui pourrait être assimilé à l’élite des pompiers chargés de la lutte contre les incendies, avec le concours de milliers de sapeurs.
Selon le site Menadéfense, la Protection civile dispose également de six hélicoptères Agusta Westland AW139, dotés de système de vision nocturne et thermique, destinés pour le moment au transport de personnel et pour les évacuations sanitaires. Les six hélicoptères sont basés à l’aéroport d’Alger.
Sur le plan des effectifs, toujours selon Menadéfense, la Protection civile compte plus de 7 000 sapeurs-pompiers hautement qualifiés ayant suivi des formations dans les plus prestigieuses écoles dans le monde. Mais là où le bât blesse, toujours selon les informations du même site spécialisé dans les questions de défense et de sécurité, l’exploitation des six hélicoptères a jusque-là été limitée en raison de «maintenance et fiabilité technique».
Raisons pour lesquelles la Protection civile, il y a trois ans, a payé des exercices à ses pilotes au Qatar pour qu’ils ne perdent pas leurs qualifications, affirme la même source. De quoi faire sortir le contribuable de ses gonds quand on voit comment, lors d’incendies s’étant déclarés à la frontière algéro-tunisienne, les pompiers combattaient le feu au moment où nos voisins s’y afféraient avec des moyens aériens.
Le même site internet rappellera les raisons ayant fait que l’Algérie écarte l’opportunité de s’acheter des canadairs, tenant pour responsable le patron de la Protection civile qui a jugé, en 2012, cette solution pour le moins inopportune.