Prévention et lutte contre le terrorisme, Des experts africains aujourd’hui à Alger

Prévention et lutte contre le terrorisme, Des experts africains aujourd’hui à Alger

Le siège du Centre africain d’études et de recherche sur le terrorisme (Caert) abrite aujourd’hui et demain une importante rencontre d’experts des Etats membres de l’Union africaine pour examiner le projet de loi type sur la lutte contre le terrorisme.

La question du versement de rançons qui a fait l’objet d’une proposition algérienne de sa criminalisation, qui s’inscrit en droite ligne de la résolution 1904 de l’ONU, soutenue du reste par les grandes puissances à l’instar des USA et de l’Angleterre, sera largement débattue au cours de ce conclave.

Après la rencontre en novembre à Dakar, du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA, c’est au tour d’Alger d’abriter cette fois une rencontre d’experts pour finaliser le projet de loi type qui va servir de modèle aux pays africains en matière de lutte contre le terrorisme. Outre l’objectif de promouvoir la mise en œuvre,

au plan national, des instruments continentaux et internationaux sur la prévention et la lutte contre le terrorisme, cette loi, qui sera décortiquée aujourd’hui et demain au siège du Caert, permettra, d’après les récentes déclarations de Jean Ping, président de la commission africaine, de guider les Etats membres dans l’élaboration, le renforcement et/ou la mise à jour de leurs législations nationales. Nous avons également appris que la question du payement des rançons sera l’un des points nodaux de la loi sur lesquels se pencheront les experts africains.

L’Algérie avait, rappelons-le, lors de la deuxième revue par l’ONU de la stratégie mondiale de lutte contre le terrorisme tenue en septembre à New York, incité les Etats à respecter la résolution 1904 adoptée par l’ONU en décembre 2009, criminalisant le payement de rançons. Lors de leurs déplacements à Alger, les représentants US et britanniques notamment, ont soutenu l’idée algérienne. «L’Algérie, le Royaume-Uni et les Etats-Unis sont parmi les quelques gouvernements qui refusent de payer des rançons pour les otages», avait déclaré le responsable US chargé de la lutte contre le terrorisme, Daniel Benjamin.

Le principal adjoint de l’assistant du secrétaire à la Défense, chargé des Affaires de sécurité internationale US, Joseph Mc Millan, a, quant à lui, déclaré à Alger que le gouvernement américain a une «position très claire» au sujet de la criminalisation de l’acte de paiement des rançons, expliquant qu’«aucune concession ne doit être faite» aux groupes terroristes. Selon lui, il faut à présent «relever le défi et amener la communauté internationale à approuver cette approche,

telle que proposée par l’Algérie». Par ailleurs, il convient de rappeler dans ce même cadre que l’Union africaine, par la voix de son commissaire à la paix et à la sécurité, Ramtane Lamamra, «apprécie les efforts consentis au niveau de la région du Sahel et les initiatives prises par l’Algérie au plan opérationnel».

Le même responsable, qui s’exprimait à Alger en marge de la célébration du 50e anniversaire de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux, a affirmé que l’UA essaie d’aider d’autres pays africains en les amenant à entreprendre les mêmes démarches que celles initiées par l’Algérie avec les pays voisins, telles que le réseau opérationnel de Tamanrasset ou le Centre d’échange et d’exploitation du renseignement. «C’est la voie à suivre», a-t-il dit.

Saïd Mekla

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