Ould Kablia réfute l’existence de preuves sur la prétendue participation de ressortissants algériens dans des actes de mercenariat tout en affirmant que si des présumés nationaux y étaient impliqués, ils seraient «en infraction» par rapport à la loi algérienne.
Après avoir été mise sous l’index dans les événements de Laâyoun et de Tunisie, l’Algérie a été accusée publiquement par le Conseil national de transition (CNT) d’envoyer des mercenaires en Libye pour épauler les troupes de Kadhafi.
À l’issue d’un point de presse tenu dimanche à Benghazi, le chef du CNT, Moustapha Abdeljalil, a affirmé avoir évoqué avec eux la question des mercenaires venus des « pays arabes et africains ». « Et quand je dis pays arabes, je veux parler spécifiquement de l’Algérie. C’est dommage », a_t_il dit. Auparavant, les insurgés libyens ont indiqué avoir capturé 15 mercenaires algériens à Ajdabiya et en avoir tué trois pendant les combats.
Chose qui n’a pas laissé de marbre les hautes autorités Algériennes, qui par la voie du porte-parole du ministère des Affaires étrangères a tenu le jour-même à démentir de la manière la plus catégorique et la plus ferme possible une quelconque implication de l’Algérie dans cette prétendue opération de mercenariat.
« Ces allégations calomnieuses qui s’apparentent à des opérations de désinformation visant à impliquer les autorités algériennes dans ce qui est présenté comme des activités de mercenariat menées par de présumés nationaux algériens », a-t-il indiqué.
Il avait souligné, en outre, que «les motivations de ceux qui commanditent et véhiculent ces allégations infondées pour nuire à la réputation de l’Algérie, sont visiblement dictées par leur volonté de pousser notre pays à choisir de soutenir un camp contre l’autre dans la crise fratricide qui déchire la Libye soeur».
Mais de telles accusations sans nul fondement nécessitent plus de réactions de la part d’un pays connu pour s’être toujours insurgé contre le phénomène du mercenariat en Afrique, en raison de ses conséquences désastreuses sur la stabilité et la sécurité du continent.
Hier, c’était au tour du ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia de battre en brèche les allégations libyennes, en affirmant qu’il n’existait «aucune preuve» sur la prétendue participation de ressortissants algériens dans des actes de mercenariat.
«Jusqu’à présent, nous n’avons aucune preuve que des Algériens se battent aux côtés des forces irrégulières du dirigeant libyen Maammar Kadhafi», a déclaré, hier, Ould Kablia à la presse en marge de sa visite de travail dans la wilaya d’Adrar. Cependant, le ministre a tenu à souligner que si des présumés nationaux algériens étaient impliqués dans des actes de mercenariat, ils seraient «en infraction» par rapport à la loi algérienne.
NOUVEAU DÉMENTI DU MINISTÈRE DES AE
Le ministère des Affaires étrangères a de nouveau qualifié, hier, d’«acharnement irresponsable» la campagne visant à l’impliquer dans un «prétendu parrainage » d’activités de mercenariat en Libye.
«Malgré les multiples démentis opposés fermement par les autorités algériennes, Mustapha Abdeljalil (président du Conseil national transitoire libyen, NDLR) a choisi de se déjuger par rapport au démenti qu’il avait lui-même apporté à ces accusations farfelues dans son entretien avec un quotidien algérien en date du 5 mars 2011 et de singulariser l’Algérie en la mettant en cause injustement dans un prétendu parrainage d’activités de mercenariat en Libye», indique un communiqué.
«Cet acharnement irresponsable à vouloir impliquer à tout prix les autorités algériennes nous interpelle sur les desseins et les motivations de ceux qui sont derrière cette conspiration contre un pays dont le tort est de refuser de s’immiscer dans les affaires intérieures libyennes, de déplorer l’usage disproportionné de la force et de mettre en garde contre les dangers mortifères de l’infiltration de troupes terroristes sur le territoire libyen» souligne le ministère.
Depuis le début de ce qui a été nommé « le printemps arabe », l’Algérie a été souvent la cible d’«allégations calomnieuses» et d’opérations de désinformation visant à impliquer les autorités algériennes dans ce qui est présenté comme des activités de mercenariat menées par de présumés nationaux algériens. À quoi riment-elles toutes ces accusations à l’encontre de l’Algérie.
Hamid Mohandi