Pressions pour l’ouverture de camps de réfugiés dans le pays: Alger refuse de céder

Pressions pour l’ouverture de camps de réfugiés dans le pays: Alger refuse de céder

Une pression évidente s’exerce actuellement sur Alger afin que cette dernière révise sa politique envers l’immigration subsaharienne et accepte principalement l’idée d’une mise en place de camps de transit.

Abla Cherif – Alger (Le Soir) – Dans cette perspective, un appel a été clairement formulé par une ONG particulièrement active en matière de défense des droits de réfugiés et d’immigrés même si ces derniers se trouvent en situation illégale.

Amnesty International, puisque c’est de cette organisation dont il s’agit, vient donc d’inviter les autorités algériennes à procéder à l’ouverture de camps destinés à accueillir les migrants subsahariens qui ont fait de l’Algérie leur principale destination ces deux dernières années.

Depuis l’été 2017, le flux s’est intensifié de manière spectaculaire.

Les responsables du pays fournissent régulièrement des chiffres qui en disent long sur l’ampleur de la situation. Sur la base des données fournies on a ainsi appris que près de 5 000 tentatives d’entrée illégale étaient quotidiennement enregistrées il y a peu de temps encore. Pour faire face à ce phénomène, les dirigeants algériens procèdent régulièrement à des opérations de rapatriement des migrants clandestins vers leur pays d’origine.

Le fait a soulevé un tollé au sein des ONG qui y voient une atteinte aux droits des réfugiés. Certains ont accusé y compris le gouvernement algérien d’agir sans distinction en expulsant des migrants en possession de permis de travail, et en les maintenant dans des bases où peu de conditions leur sont fournies avant leur rapatriement.

Des rapports ont été présentés aux commissions onusiennes chargées des droits de l’Homme et des réfugiés et ces dernières ont réagi en adressant récemment un sévère avertissement à l’Algérie.

Tous préconisent aujourd’hui l’ouverture de camps de transit dans lesquels, explique Amnesty International, les migrants resteraient cantonnés une période durant laquelle les cas seront étudiés un à un.

Jeudi, une source bien au fait de la situation nous indiquait que la «proposition» avait déjà reçu une fin de non-recevoir de la part du gouvernement.

Lors d’un Conseil interministériel organisé au mois de mai dernier, il avait été décidé de maintenir les opérations d’expulsion et, plus encore, d’enregistrer les noms des migrants clandestins afin de les refouler de manière systématique en cas de nouvelle tentative d’entrée.

La mise en place de camps pour réfugiés est considérée comme étant une idée inacceptable du moment qu’elle consacrerait «le fait accompli», «celui du provisoire qui dure, dans des conditions régionales extrêmement complexes où plane particulièrement la menace terroriste. Nul n’ignore que ce genre de camps constituent une aubaine pour les groupes armés et les phénomènes de tous genres».

A. C.