Pression sur Bensalah après l’échec de ses consultations : Du corridor à l’impasse

Pression sur Bensalah après l’échec de ses consultations : Du corridor à l’impasse

Par Brahim TAKHEROUBT

Comment prétendre assurer un bon déroulement de la plus importante consultation électorale de la vie politique du pays, l’élection présidentielle, quand on est incapable d’organiser une conférence regroupant une centaine de personnes?

On se dirige tout droit vers une impasse politique après le cuisant échec de la conférence organisée, avant-hier, par la présidence de la République. Cette conférence devait trancher la très sérieuse question de la commission indépendante de gestion des élections. Elle a tourné au fiasco et voilà Abdelkader Bensalah qui évolue sans transition, du corridor à l’impasse.

Seulement une trentaine de personnes ont répondu à l’appel de Abdelkader Bensalah qui s’est fait représenter par Habba El Okbi, secrétaire général de la Présidence. En effet, de tous les partis invités, seuls l’ANR de Belkacem Sahli, El Islah de Filali Ghouini, El Mostaqbel de Abdelaziz Belaid, le FLN et le RND ont répondu présents à la rencontre de consultations. Une seule personnalité, en l’occurrence, Miloud Brahimi, a participé à la rencontre. Ainsi, ni politiquement ni techniquement la tenue de la présidentielle n’est possible. Si on ajoute le rejet quasi total exprimé par la population, on clôt alors le dossier de l’urne.

Le fil du mince espoir de voir se dérouler une élection présidentielle dans les délais est sur le point de rompre. Comment prétendre assurer un bon déroulement de la plus importante consultation électorale de la vie politique du pays, l’élection présidentielle, quand on est incapable d’organiser une conférence regroupant une centaine de personnes? Après ce revers, la pression s’accentue sur Abdelkader Bensalah déjà rejeté depuis son installation à la tête de l’Etat. Va-t-il remettre sa démission? Ira-t-il jusqu’au bout de son mandat? Va-t-il démissionner? Or, cette démission va-t-elle pour autant déboucher sur une transition démocratique réelle. Pour nombre d’observateurs, c’est justement à ce niveau que l’équation se complique davantage.

Comment envisager la suite des événements, surtout que ni l’opposition ni le mouvement Hirak n’arrivent à dégager des représentants pour dialoguer. Si le chef d’état-major a appelé, hier, le peuple à resserrer les rangs, c’est parce qu’il y a en effet des tentatives de déstabilisation. Certes, le danger a été conjuré à voir la fraternité avec laquelle les Algériens manifestent, mais une telle éventualité, n’est jamais exclue. L’Algérie ne ressemble à aucun pays arabe. La seule ressemblance est que nous sommes dans un processus révolutionnaire qui doit mener au changement radical d’un système. Or, aucune révolution arabe n’a abouti, absolument aucune. Allons-nous rééditer ces expériences? La révolution algérienne qui émerveille le monde, ne ressemble à aucune autre. Elle est atypique et la solution qui en jaillira ne pourra être qu’atypique, elle aussi.