Pression fiscale sur les PME : L’Algérie à la 47e place en Afrique Spécial.

Pression fiscale sur les PME : L’Algérie à la 47e place en Afrique Spécial.

La pression fiscale entrave le développement des entreprises en Algérie, notamment celles de taille moyenne, a souligné l’étude Paying Taxes 2017, publiée par le cabinet d’audit et de conseil PricewaterhouseCoopers (PwC) et la Banque mondiale.

Les entreprises algériennes de taille moyenne subissent une pression fiscale parmi les plus importantes en Afrique, selon l’étude. En effet, l’Algérie est classée par ce cabinet à la 47e place en Afrique sur 53 pays étudiés. Le taux d’imposition en Algérie est estimé à 65,6% contre 60,2% en Tunisie et 49,3% au Maroc. Toutefois, il y a lieu de signaler que l’Algérie a gagné trois places par rapport au précédent classement. Elle était à la 50e place avec un taux d’imposition de 72,2%. En haut du tableau, on trouve le Lesotho qui reste le pays africain où la pression fiscale sur les entreprises de taille moyenne est la plus faible.

Le taux d’imposition dans ce pays s’élève à 13,6% seulement du résultat commercial de l’entreprise, selon ce classement qui évalue les impôts annuels et cotisations obligatoires des moyennes entreprises (l’imposition des bénéfices, les cotisations et les charges sociales supportées par l’employeur, la taxe foncière, l’impôt sur la transmission du patrimoine, l’imposition des dividendes, etc.), sur la base d’une « société type » selon les règles fiscales en vigueur.

La Zambie arrive en deuxième position avec un taux d’imposition total moyen de 18,6%. Elle est talonnée par la Namibie (20,7%), l’Ile Maurice (21,8%), le Botswana (25,1%), l’Afrique du Sud (28,8%), le Soudan du Sud (29,1%), les Seychelles (30,1%), la Sierra Leone (31%). Jusqu’au 9e rang, le classement des pays africains est resté identique à celui de l’année dernière. La Libye a, cependant, ravi cette année le 10e rang à l’échelle africaine à l’Ethiopie. Ce pays pétrolier d’Afrique du Nord affiche un taux d’imposition global de 32,6%.

L’Ethiopie a enregistré la régression la plus forte pour se placer au 24e rang cette année après avoir vu son taux d’imposition moyen des entreprises culminer à 38,6% contre 32,1% dans la précédente édition du classement. A l’échelle continentale, le taux d’imposition total moyen des entreprises s’établit à 47,1% de leur résultat commercial.

L’Afrique est la deuxième région du monde où les taux d’imposition et le temps nécessaire pour se conformer à la réglementation fiscale sont les plus élevés après l’Amérique du Sud. La région, où le taux d’imposition des entreprises reste le plus bas, est le Moyen-Orient.

Au plan mondial, les pays qui disposent des fiscalités les plus avantageuses pour les entreprises de taille moyenne sont le Qatar, les Emirats arabes unis, la Chine, le Bahreïn, l’Irlande et le Koweït. En bas du tableau, on retrouve le Venezuela, la Bolivie, la République centrafricaine, la Mauritanie ou encore la Guinée équatoriale.

Pour rappel, des experts économiques algériens, à leur tête Abderhaman Mebtoul, n’ont pas arrêté d’appeler les pouvoirs à réduire la pression fiscale sur les entreprises pour que ces dernières puissent se développer et devenir compétitives sur la scène économique régionale et internationale. Ce constat a été déjà signalé dans une étude, « L’intégration économique maghrébine : Un destin obligé », réalisée en 2014 par plusieurs experts économiques, dont Abderhaman Mebtoul et le professeur Camille Sari. Dans cet ouvrage, les experts indiquent que la pression fiscale en Algérie est la plus importante dans la région.