C’est le nouveau rapport « Paying Taxes », réalisé par la Banque mondiale et PwC qui l’affirme. L’Algérie est l’un des pays où le taux d’imposition est le plus élevé en Afrique et dans le monde arabe et où l’entreprise passe en moyenne 451 heures pour remplir ses obligations fiscales.
L’Algérie figure encore une fois en bas d’un classement mondial. Il s’agit de la dixième édition de « Paying Taxes » dont l’objet est de mesurer la complexité fiscale pour les entreprises à travers 189 pays dans le monde en évoluant trois principaux indicateurs : la pression fiscale totale effectivement supportée par les entreprises ( ensemble des impôts et taxes payés par une entreprise exprimé en % du bénéfice avant imposition), le temps nécessaire aux entreprises pour satisfaire à toutes les demandes en matière fiscale, et finalement le nombre de paiements à réaliser.
En effet, selon cette étude qui vient de paraître, l’Algérie a perdu deux places en un an pour s’établir à moins de 9 positions du pays qui clôture le classement. Elle occupe désormais le 176e rang, loin derrière le Maroc (66e), la Tunisie (82 e) ou encore l’Irak (52e), l’Egypte (149e), la Libye (157e) et le Mali (145e).
Le peloton de tête reste quasiment inchangé par rapport à 2014 : le Qatar et les Emirats Arabes Unis – deux pays qui ne taxent pas les bénéfices – se partagent la première place, suivi par l’Arabie Saoudite, la Chine et Singapour. A l’inverse, en queue de classement, se placent le Tchad (186e), Mauritanie (187e), le Venezuela (188e) et la Bolivie (189e).
En matière de pression fiscale totale, l’Algérie affiche un taux de 72,7%, contre 11,3% au Qatar, 12,8% au Koweït, 13,5% au Bahreïn, 14,8% en Zambie 13,6% au Lesotho, 31,5% en Libye, 45% en Egypte, 49,3% au Maroc et 62,4% en Tunisie. Le taux d’imposition s’élève par ailleurs à 15,3% au Kossovo, 26% au Danemark, 31,4% en Indonésie, 35,8% en Afghanistan, 40,1% en Turquie, 48,9% en Russie, 49,9% en Grèce, 51,3% au Japon, 58,2% en Espagne et 66,6% en France.
Selon le même rapport, le temps nécessaire à une entreprise de taille moyenne pour se conformer à la réglementation fiscale est de 264 heures au niveau mondial. Une entreprise algérienne nécessite, quant à elle, 451 heures, contre 82 heures à Djibouti (1er en Afrique), 144 heures en Tunisie, 180 heures au Soudan, 232 au Maroc et 270 heures au Mali et au Niger. Cette durée ne dépasse pas les 12 heures aux Emirats Arabes Unis, 41 au Qatar, 63 en Suisse, 80 en Irlande, 137 heures en France, 131 heures au Canada et 175 heures aux Etats-Unis.
S’agissant du nombre de paiements que les entreprises doivent réaliser pour remplir leurs obligations fiscales, l’Algérie occupe la 11e position en Afrique avec 27 paiements au total, contre seulement 3 en Arabie Saoudite, 4 au Qatar, 6 au Maroc et en Suède, 8 en Tunisie et en France et 19 en Libye.
H.Mohandi