Alors qu’on s’attendait que les discussions autour du dossier du rachat des actions de la Compagnie britannique British Petrolium, s’accélèrent entre celle-ci et les éventuels repreneurs, les choses ne semblent pas vraiment fonctionner, comme le veulent les responsables du géant pétrolier, embourbé dans la marée noire du Golfe du Mexique.
Contrairement aux négociations engagées avec d’autres pays intéressés par le rachat des actifs de la Compagnie, comme le Vietnam et le Venezuela, la démarche paraît plus compliquée avec l’Algérie où le processus souffre de lenteurs, si l’on se réfère aux propos d’un haut cadre de la multinationale.
Selon l’agence Reuters, reprise par le journal électronique TSA, le chef des opérations de BP, Bill Schrader, a saisi l’occasion offerte mardi à Londres, où s’est tenue une conférence sur «Le pétrole et l’argent», pour affirmer que « les entretiens avec les actionnaires de BP autour du rachat de ses actifs en Algérie avancent plus lentement que des pourparlers sur l’achat d’actifs vietnamiens et vénézuéliens».
Ce haut responsable se permet même de donner quelques menus détails sur ces négociations qui se passent dans la plus grande discrétion. Le chef des opérations de BP a ainsi expliqué que la Compagnie britannique «n’est pas parvenue à un accord sur les termes et les conditions ainsi que sur le prix de cession de ses actifs en Algérie».
Il estime à ce propos que «l’Algérie va plus lentement à cause de la procédure d’engagement du gouvernement». La déclaration de ce responsable de BP a le mérite d’enlever une partie du voile qui recouvre les discussions autour de la reprise des actifs algériens de la Compagnie britannique.
Il faut dire que de ce côté-là, les autorités algériennes observent un silence total sur la question. Aucune information n’a jamais d’ailleurs filtré de ces négociations et pour le moment seule la partie britannique continue d’alimenter la presse internationale sur l’évolution du dossier.
Certes, BP demeure le plus grand investisseur dans le domaine des Hydrocarbures avec plus de 4.5 milliards de dollars investis à ce jour. Et ses responsables en Algérie ont toujours officiellement nié toute velléités du groupe de quitter le pays. Mais, la pression exercée par la catastrophe pétrolière du Golfe du Mexique et les montants d’indemnisation réclamés par les Etats-Unis, semblent avoir contraint les dirigeants de la Compagnie à revoir leurs calculs.
C’est d’ailleurs cette situation qui a poussé BP à engager des négociations avec bon nombre de pays où elle est implantée pour céder ses actifs dans le but de récupérer des liquidités. Le groupe avait tout récemment porté à 40 milliards de dollars (31 milliards d’euros) son programme de cession d’actifs, contre 30 milliards de dollars initialement.
La hausse des dépenses occasionnées par la catastrophe écologique, qui a déjà coûté environ 8 milliards de dollars (6,2 milliards d’euros) à BP, a conduit le groupe à ajouter dix milliards de dollars à son programme de vente. La Compagnie de droit russe TNK-BP a encore confirmé son intérêt pour la reprise des actifs algériens de la Compagnie britannique.
Mais, le droit de préemption étant réaffirmé avec force par l’Algérie, la démarche s’annonce difficile, surtout que les autorités algériennes réfléchissent sérieusement à la possibilité de rachat des actifs de BP par la Compagnie nationale Sonatrach.
A rappeler que BP collabore en Algérie avec Sonatrach et Statoil sur deux projets gaziers à In Salah et In Amenas. Ces deux projets représentent environ 20% de la production de gaz en Algérie. La firme britannique explore également un champ d’huile REB avec Sonatrach et un bloc d’exploration près d’Illizi.