Presse nationale,Un parcours plus qu’honorable

Presse nationale,Un parcours plus qu’honorable
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Aujourd’hui, en véritables gardiens de la République, ils sont toujours les premiers à dénoncer les mauvais comportements et les dépassements dangereux, qu’ils soient, d’un côté ou de l’autre, de la ligne de la gouvernance.

Les journalistes algériens méritent le plus grand respect pour ce qu’ils ont fait jusque-là et pour ce qu’ils continuent encore à faire. Qui qu’ils soient, là où ils sont, ces journalistes travaillent dans des conditions suffisamment contraignantes pour les pousser à jeter, un jour leur plume et s’en aller essayer d’autres métiers à l’exercice moins passionnant, peut-être, mais moins stressants à coup sûr. Au lieu de cela, ils ont préféré persévérer face à un environnement compliqué et complexe. Ils ont affronté, différemment sans doute, les caprices incompréhensibles de gouvernants et ont dû résister aux chantages mesquins de certaines parties. Ils ont assumé leur rôle qu’ils savaient pourtant peu gratifiant et peu reposant.

Lorsque la poussée de la folie terroriste avait fini par sérieusement mettre le devenir de l’Algérie en réel danger, ces journalistes n’avaient pas fui leur responsabilité alors qu’ils venaient à peine de se lancer dans l’aventure de la presse libre. Ils n’avaient, ni reculé ni même hésité à porter haut l’étendard d’une Algérie combattante, solide et surtout, jalouse de sa liberté. Le tribut à payer était connu à l’avance, mais l’objectif était pour ces hommes et ces femmes plus cher et plus important que la vie elle-même. Certains y ont laissé leur vie avec tout ce que cela comportait comme difficultés pour les leurs. Leur amour pour le pays était immense, leur sens du devoir incroyable et leurs convictions étaient si fortes que, bien qu’à chaque fois qu’ils mettaient les pieds dehors s’attendaient à ne plus revenir, ils continuaient malgré tout à mener la lutte contre les fous du passé, les assassins du présent et les ennemis du futur. Et ils ne considéraient pas cela plus que leur devoir. Aujourd’hui, en véritables gardiens de la République, ils sont toujours les premiers à dénoncer les mauvais comportements et les dépassements dangereux, qu’ils soient, d’un côté ou de l’autre, de la ligne de la gouvernance. C’est ainsi, par exemple, que toute la presse a compris, justifié et même soutenu sans ambiguïté le mouvement des chômeurs du Sud tout en attirant l’attention de ses derniers sur la ligne rouge de l’unité nationale et l’irrecevabilité de tout détournement dangereux de la protestation pour le pays. Par ailleurs, et comme la communication officielle chez nous relève de l’ère du néolithique, c’est la presse nationale, indépendante surtout, qui, fait sien le rôle de réagir à toute atteinte au pays et se lève dans un seul et même élan, pour défendre ses intérêts à chaque manquement de la part de quelques parties étrangères que ce soit. Jamais en retrait par rapport à sa mission, la presse nationale se trouve toujours au-devant du combat que mène l’Algérie pour s’extirper enfin de son faible développement. S’invitant dans tous les débats, même lorsqu’ils dérangent les décideurs, la presse nationale a, semble-t-il, décidé de pousser le pays vers plus de transparence et meilleure prise en charge des aspirations du peuple. De différentes tendances et puisant leurs lignes dans diverses convictions, nos journalistes ont conscience que cette diversité est un immense capital pour l’entretien, la sauvegarde et l’amélioration de la liberté d’expression et l’exercice de la profession.

Aujourd’hui, plus que jamais, l’Algérie a besoin de ses journalistes et de sa presse. Elle en a besoin pour accompagner le processus encore fragile de transition vers un Etat de droit, elle en a besoin pour dénoncer les agissements malhonnêtes et préjudiciables aux intérêts du citoyen et elle en a besoin pour veiller sur la République. Autant dire que, en ces temps assez difficiles, l’Algérie a besoin de ses journalistes et de sa presse pour éviter les pièges qui visent à la traîner là où n’est pas son intérêt et pour contourner de dangereux écueils érigés sur son chemin. Tout compte fait, et de manière générale, il ne fait pas de doute que la presse algérienne a eu, jusque-là, un parcours plus qu’honorable. Disons-le lui, sincèrement, en cette Journée mondiale de la presse!