Il s’agit en fait d’un premier programme de réalisation de 350 logements qui sera lancé prochainement au profit des journalistes vivant dans des «conditions précaires et pas du tout honorables», a indiqué hier le ministre de la Communication dans un entretien qu’il a accordé à l’APS. Ce projet entre dans le cadre d’un accord qui a été signé entre le ministère de la Communication et le ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme pour réaliser une série de programmes de logements au profit des journalistes, a-t-il indiqué.
Mehal a réitéré son appel à tous les journalistes afin qu’ils s’organisent pour défendre leurs droits, précisant que le projet de logements annoncé est «est en train d’évoluer et il va aboutir». Cet accord a été conclu avec le concours de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), a ajouté le ministre. D’autre part, le ministre a indiqué que l’instance de régulation de la presse écrite, prévue dans la nouvelle loi organique sur l’information, sera mise en place dès la fin du mois de juin prochain ou au début du mois de juillet. M. Mehal a expliqué que juste après la promulgation de la nouvelle loi sur l’information, des délais ont été arrêtés pour la mise en place d’une instance de régulation de la presse écrite. Il a affirmé, à ce sujet, qu’en ce qui concernait les sept membres qui seront désignés par le Chef de l’Etat, le président de l’Assemblée populaire nationale (APN) et le président du Conseil de la nation, «un consensus sera trouvé très rapidement». Concernant les sept membres élus par les journalistes, «cela nécessitera un peu de temps», a-t-il précisé. M. Mehal a souligné que son ministère n’est pas partisan du statu quo, dans la mesure où il avait lancé tous les chantiers de réformes dans le secteur de la communication. Il a cité, à ce sujet, les concertations en cours sur des projets de lois relatifs à l’audiovisuel, au sondage d’opinion et à la publicité. Évoquant la presse privée, M. Mehal a précisé que ces titres sortant de la presse publique constituent un acquis pour la presse en Algérie. Nacer Mehal a indiqué par ailleurs que la réhabilitation du secteur de la presse en Algérie passe par l’amélioration des conditions socioprofessionnelles des journalistes. Il a déploré, dans ce sens, l’absence d’organisation syndicale représentative des journalistes, estimant que la tutelle (ministère de la Communication), qui œuvre à la réhabilitation du secteur (presse), « n’est qu’une partie parmi d’autres intervenants dans l’amélioration des conditions socioprofessionnelles des journalistes ». Il a cité, dans ce cadre, l’accord salarial portant nouvelle grille de référence des salaires des journalistes et assimilés, conclu récemment avec es sections syndicales des organes de la presse publique, le qualifiant « d’un premier pas dans le renforcement de l’honneur et de la dignité du journaliste ». A une question relative à la non-application de cet accord dans le secteur privé, le ministre a expliqué que « la tutelle n’a pas les moyens juridiques pour intervenir à ce niveau », arguant du fait que « les relations de travail sont régies par la loi du travail 90-11 qui impose à chaque travailleur de négocier son contrat de travail avec son employeur ». « C’est aux journalistes de s’organiser », a-t-il clamé, lançant, à ce sujet, un appel aux journalistes pour qu’ils s’organisent « afin, a-t-il dit, de défendre leurs droits sociaux et moraux ». Le ministre a également mis en avant les différents chapitres de cet accord, citant, en particulier, l’élaboration d’une grille de salaires de référence, l’organisation de la carrière du journaliste, ainsi qu’une nomenclature des postes de journalistes et assimilés. « Nous sommes devant un défi immense », a-t-il estimé, « en raison, a-t-il expliqué, que ces trente dernières années, il y avait un vide qu’il y a lieu de combler ». M. Mehal a indiqué, par ailleurs, que les cinq chaînes de la télévision nationale « pourraient être rassemblées » au sein d’un même groupe pour les rendre plus compétitives. « Parmi les solutions proposées dans le cadre du processus de réforme de la télévision nationale figure la mise en place d’une supra structure, le groupe Algérie-Télévison », a-t-il expliqué à ce sujet. Les cinq chaînes actuelles de l’Entreprise publique de la télévision (EPTV) évolueront, a-t-il dit, selon les critères de « concurrence et de qualité des programmes ». Concernant la réforme globale de la télévision nationale, le ministre a indiqué que « l’étude de ce processus a été finalisé. Il reste seulement la décision finale qui interviendra sous peu ». A une question relative au lancement de chaînes de télévision privées algériennes, M. Mehal a exprimé « l’impuissance du ministère à faire quoi que ce soit face à cette profusion de télévisions, à cause d’un vide juridique ». Assurant que cet aspect sera pris en charge dans la future loi sur l’audiovisuel, il a indiqué que « le ministère n’a pas encore une idée précise sur le montage financier des nouvelles chaînes ».
Salima Ettouahria et APS