La filiale belge de Thomas Cook avait déjà ramené ses 360 derniers vacanciers samedi soir, sans avoir noté d’incident.
Le rapatriement de milliers de touristes européens bloqués en Tunisie s’est poursuivi à un rythme soutenu au cours du week-end et devait être quasiment achevé dimanche soir, en dépit de quelques contre-temps liés au couvre-feu ou aux autorisations d’atterrissage.
Deux jours après la chute de l’ancien président tunisien Zine El Abidine Ben Ali, marquée par des scènes de pillages et de violences, la plupart des touristes allemands, britanniques ou belges avaient ainsi regagné leur pays d’origine. Certains vacanciers français devront cependant patienter jusqu’à lundi au moins. Du côté allemand, les principaux tours-opérateurs entendaient achever dès dimanche le rapatriement de leurs quelque 5.000 clients qui séjournaient en Tunisie, destination particulièrement prisée des Allemands en hiver.
Le groupe Rewe Touristik, qui comptait 2.100 vacanciers dans ce pays, devait ramener ses 900 derniers clients dans la journée dimanche. Son concurrent TUI a annoncé que le dernier vol de sa compagnie TUIFly avec 30 touristes à son bord devait atterrir en début de soirée à Düsseldorf (ouest). De la même manière, à Londres, le Foreign office a indiqué dimanche que la plupart des 3.500 touristes britanniques avaient d’ores et déjà été rapatriés. Il resterait cependant 1.000 à 1.500 ressortissants britanniques dans le pays, touristes individuels, clients de tours-opérateurs de moindre importance ou expatriés.
L’ambassade les aide encore à quitter la Tunisie ou à gagner « des endroits sûrs », selon le ministère des Affaires étrangères. Du côté français, les agences de voyages comptaient avoir rapatrié d’ici à dimanche soir les deux tiers au moins de leurs quelque 8.000 clients présents vendredi en Tunisie. Les autres devraient pouvoir s’envoler lundi. « Les bonnes nouvelles d’hier se sont confirmées avec la réouverture de l’espace aérien tunisien et des vols qui opèrent plus ou moins normalement, en dépit de quelques restrictions de personnel dans les aéroports », a expliqué le secrétaire général du Syndicat national des agences de voyages (Snav), Jean-Marc Rozé.
Air France a dû annuler deux vols Paris-Tunis prévus dans la soirée de dimanche « pour respecter le couvre-feu », mais l’exploitation devait être « normale » pour les cinq autres vols planifiés dans la journée. Près de 300 touristes espagnols ont également été rapatriés au cours du week-end, selon le ministère espagnol des Affaires étrangères. Quant au tour opérateur belge Jetair, qui comptait plus d’un millier de clients en Tunisie, il devait avoir lui aussi achevé leur rapatriement dès dimanche. La filiale belge de Thomas Cook avait déjà ramené ses 360 derniers vacanciers samedi soir, sans avoir noté d’incident. Par précaution toutefois, le tour opérateur avait demandé à la police tunisienne d’escorter ses bus jusqu’à l’aéroport, selon son porte-parole, Baptiste van Outryve.
Les rapatriements de touristes européens ont été marqués aussi par quelques couacs. Ainsi un groupe de 34 touristes polonais, qui devait rentrer samedi, est resté bloqué car son avion charter n’a pas obtenu l’autorisation d’atterrir à Monastir. Ils devraient finalement quitter le pays lundi. Dans l’immédiat, tous les voyagistes ont suspendu les départs jusqu’à lundi au minimum et au 24 janvier pour certains. Premier pourvoyeur de devises, l’industrie touristique couvre 60% du déficit de la balance commerciale de la Tunisie et y représente 6,5% du produit intérieur brut. Le secteur emploie plus de 350.000 personnes sur dix millions d’habitants.