Quelle option reste-t-il au système pour parer au plus pressé et « confectionner » l’habit présidentiel du futur candidat « consensuel » ? Si pour beaucoup d’algériens la candidature de Abdelaziz Bouteflika relève de l’insensé en dépit des appels incessants des formations proches du pouvoir tel que le FLN, le RND,TAJ et probablement celui de Amara Benyounes, et prochainement le FCE et l’UGTA à contrario de l’idée d’un 5ème mandat présidentiel, des regards sont dirigés vers une autre direction. Bien que la question d’une nouvelle mandature n’est toujours pas tranchée en haut lieu et encore moins par l’intéressé lui-même, plusieurs scenarii sont échafaudés. Il y a les partisans d’un vote fermé. Trois ou quatre vrais-faux candidats, désignés, postuleront, avec l’aval des mêmes décideurs, et prendraient part à l’élection de 2019. Celle-ci sera « libre » mais surtout « démocratique » mais sous haute surveillance, ce qui assurera ainsi et quelque soit le president élu de façon « transparente » son retour au bercail du système qui préservera ainsi sa position, sa main mise et surtout ses privilèges. Cependant pour user de cette illusion, il y a un hic. Des candidats répondant à ce profil ça ne court pas les rues en ces temps de disette. Trop de différences, de conflits, et d’appartenance à des chapelles différentes minent l’atmosphère et installent un climat de suspicion. Qui choisir et qui choisit qui ? La crainte de voir la mouvance islamiste, notamment les gens du MSP, formation qui a eu tout le temps de s’organiser et d’infiltrer la société tout en se tenant à l’ombre du pouvoir via leur alliance avec ce dernier, se faufiler entre les mailles du filet tétanise les esprits encore mortifiés par le coup de l’ex FIS et sa fulgurante émergence. Une telle réédition du scenario de 1990 ne saurait etre permise. La survie du système en serait menacée. D’ailleurs cette bipolarisation est injustifiée puisque d’aucun savent que l’important est que le pouvoir reste dans le giron du système qui aurait, d’ailleurs, usé de cette ruse s’il aurait s’agit d’une menaçante percée provenant du pole démocrate. Cependant, d’autres regards sont fixés sur la personne de l’ancien ministre de l’Énergie et des Mines, le Docteur Chakib Khelil. Ce dernier, et contrairement aux autres hommes politiques préférant rester dans l’expectative en attendant de voir dans quel sens tourne le vent, redouble d’efforts et de sorties publiques souvent médiatisées par ses propres adeptes. Conférences, déplacements à travers plusieurs wilayas dont la toute récente remonte au 10 mai passé à Mostaganem et sponsorisée d’ailleurs par le député FLN Si Affif qui servait de maitre de cérémonie au chouchou des zaouïas. Une page Facebook bien entretenu et élogieusement alimentée accompagnée de vidéos de haute définition tant les moyens sophistiqués semblent etre fournis relate les hauts faits d’armes ainsi que les compétences de Chakib Khelil.
Azzedine Belferag