Le passé colonial de la France en Algérie continue d’animer les débats en pleine campagne électorale de la présidentielle française, et ce à une semaine du premier tour.
Ce débat qui concerne visiblement non seulement les candidats en course pour succéder au président français sortant, François Hollande mais aussi d’autres politiques qui ne figurent pas sur la ligne de départ.
Le favori des sondages, Emmanuel Macron est revenu quelque peu sur ses propos tenus lors de son déplacement à Alger où il avait qualifié la « colonisation de crime contre l’humanité », non sans affirmer sa ferme opposition à la colonisation mais en usant d’un vocabulaire plutôt atténué.
Dans un entretien accordé, samedi, au Jeune Afrique, le candidat d’En marche! a affirmé être prêt à revisiter le passé colonial de son pays en Algérie, dont « la connaissance doit nous aider à construire un avenir apaisé».
«Apaisé dans notre pays, où les historiens peuvent nous aider à regarder notre histoire en face », soutient-il et pour qui « l’Algérie est un partenaire essentiel dans le cadre de l’initiative en direction de la Méditerranée et de l’Afrique que je souhaite engager dès le début de mon mandat».
Autrement dit, l’ancien banquier français semble vouloir préparer le terrain et écarter tout obstacle pouvant éventuellement l’empêcher d’aller de l’avant pour réaliser ses projets politiques.
L’autre candidat à la présidentielle française, François Asselineau, président de l’Union populaire républicaine (UPR) a lui aussi tenu à se prononcer sur le passé colonial de son pays en Algérie avouant que, durant les 132 ans qu’a vécus par l’Algérie sous l’occupation de la France coloniale, «La France a commis des choses répréhensibles en Algérie», ajoutant que «c’est le moins que l’on puisse dire, c’est tout à fait exact».
Contrairement à Macron, le président d’UPR a refusé lui de qualifier la colonisation de « crime contre l’humanité » de crainte de s’attirer les foudres des pieds noirs, en condamnant en revanche le phénomène colonial pour non plus irriter la partie algérienne, lui qui compterait, s’il était élu président de la France, de développer des relations stratégiques entre l’Algérie et la France sur une base d’égalité et de respect réciproque.
Nombreux sont les politiques français qui souhaitent se débarrasser à jamais de la question du passé colonial de la France, dont le député écologiste d’Europe Ecologie Les Verts (EELV), Yannick Jadot qui a indiqué que son pays traitait son passé colonial en Algérie comme étant un sujet tabou ce qui la rend incapable de tourner cette page après plus d’un demi siècle d’avoir quitté ses colonies d’Afrique du nord.