Le ministre français des Affaires étrangères a estimé ce jeudi que les résultats de l’élection présidentielle en République démocratique du Congo annoncés mercredi n’étaient « pas conformes » aux attentes et que l’opposant Martin Fayulu en était « a priori » le vainqueur.
En République démocratique du Congo, le candidat de l’opposition Félix Tshisekedi a été déclaré, ce jeudi dans la nuit, vainqueur de l’élection du 30 décembre avec 38,57 % des voix devant l’autre tête de l’opposition divisée, Martin Fayulu (34,8%). Celui-ci a aussitôt contesté le résultat et dénoncé un « putsch électoral ».
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« Il semble bien que les résultats proclamés ne soient pas conformes aux résultats que l’on a pu constater ici ou là », a déclaré de son côté le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian sur la chaîne d’information française CNEWS. « La conférence épiscopale du Congo a fait des vérifications, a annoncé des résultats qui étaient totalement différents », a-t-il ajouté.
La puissante conférence épiscopale congolaise (Cenco), qui avait déployé une mission d’observation du scrutin, avait déclaré le 4 janvier connaître le nom du vainqueur, sans le nommer.
« Il faut qu’on garde son calme, qu’on évite les affrontements et que la clarté soit faite sur ces résultats qui sont inverses à ce que l’on imaginait, à ce qui était avancé », a poursuivi Jean-Yves Le Drian. « Cela peut mal tourner parce que M. Fayulu était a priori le leader sortant de ces élections », a-t-il ajouté.
Colère du gouvernement congolais
Des propos qu’a peu goûtés Lambert Mendé, le porte-parole du gouvernement congolais et du Front commun pour le Congo (pouvoir). « Quel que soit ce qui pourrait sortir des délibérations de la Cour constitutionnelle que les uns ou les autres vont pouvoir saisir, je réprouve totalement le fait qu’un dignitaire étranger se permette de tels propos, s’agissant des actions congolaises, a-t-il déclaré à RFI. C’est un cas type d’interférence que nous récusons formellement au niveau du Front commun pour le Congo, même si cela aurait pu être fait en notre faveur. Nous n’acceptons pas d’interférence extérieure. Nous n’avons pas fait de sacrifice pour financer ces élections tout seul dans le but d’éviter de telles interférences pour pouvoir les supporter. »