Présidentielle en France, Hollande et Sarkozy tentent de ratisser large

Présidentielle en France, Hollande et Sarkozy tentent de ratisser large

Le sprint final entre les candidats de l’UMP et du PS est bel et bien lancé. Un dernier sondage porte François Hollande comme favori avec un taux de 55% et 45% pour Nicolas Sarkozy.

Arrivée troisième du premier tour avec un score historique (17,9% des voix), la présidente du FN (Front national) Marine Le Pen se trouve au centre des débats politiques et parle d’«une victoire idéologique». Ce qui vient nettement redessiner la présidentielle française. Alors l’on s’interroge sur les enjeux de ce 2e tour électoral qui prendra fin dans une huitaine de jours.



En effet, l’immigration et la

«chasse» aux 6 millions d’électeurs de Marine Le Pen, seraient- ils la priorité de ce 2e tour ? Et pour cause, alors que les derniers chiffres du chômage en France sont mauvais, François Hollande juge «indispensable» de limiter l’immigration économique en période de crise. Aussi, se gardant de promettre, comme l’a fait Sarkozy en 2007, une réduction du chômage, Hollande dira s’engager dans la relance économique de la France tant au niveau national qu’européen. Il faut souligner que sur cette question de chômage, le président a été fustigé par ses adversaires, pour ne citer que Ségolène Royal, qui parle de «bilan catastrophique» et de «mauvais chiffres».

D’autre part, après une lettre pour François Bayrou, président du MoDem, et un meeting marqué par la référence à la Résistance pour la gauche et les gaullistes et face au durcissement de Sarkozy, contraint d’aller pêcher des suffrages sur son extrême droite, François Hollande poursuit sa stratégie de rassemblement tous azimuts, en cherchant à rassembler de l’extrême gauche jusqu’au centre. Faut-il noter à ce propos que le président du MoDem n’a as encore donné de consignes de vote suite aux deux lettres qu’il a respectivement reçues de François Hollande et de Nicolas Sarkozy. Sur un autre plan, des formations politiques tentent de s’allier pour faire face à cette montée de l’extrême droite. C’est ainsi que Jean-Luc Mélenchon, président du Front de gauche, a affirmé hier avoir eu Martine Aubry (PS) au téléphone sur sa proposition de négocier sur les circonscriptions où il y a un «risque» Front national, annonçant des discussions pour le «début de la semaine prochaine».

D’ici là, poursuivra-t-il, les socialistes «font tourner les ordinateurs». Pour sa part,

Mme Aubry a également pris contact avec Pierre Laurent, secrétaire national du PCF (parti communiste français), a précisé Mélenchon. Une chose est sûre, c’est que dans cet entre-deux tours, désormais le candidat président est accusé «de fuite en avant», et de cautionner les propos du FN et son adversaire de gauche n’ira pas par quatre chemin affirmant sur France Info que «l’attitude de Nicolas Sarkozy est (…) une espèce de course derrière les thèses et les mots du Front national».

Ce que viendra appuyer Jean-Luc Mélenchon qui lui, s’alarme d’une «extrême droitisation» de l’UMP, et dénonce un président qui utilise des «mots directement tirés de la collaboration». Pour se défendre, le président sortant s’en prend vivement au quotidien «L’Humanité» qui l’avait comparé au Maréchal Pétain : «Je veux dire la stupidité de ceux qui m’accusent de fascisme parce que je veux parler aux 6,5 millions d’électeurs de Marine Le Pen». D’ailleurs, Jean-François Copé, le patron de l’UMP, tentait sur Canal+ de rassurer ceux qui dans son parti s’alarment d’une droitisation du discours de Nicolas Sarkozy. «Jamais, il n’y aura d’alliance, de négociations ou de discussions entre l’UMP et le FN», assure-t-il.

Quant à la patronne du FN qui se réjouit de son score, elle envisage déjà les législatives et lance, sur RTL, un ultimatum à l’UMP et à Nicolas Sarkozy. En outre, elle annonce d’ores déjà «un éclatement de l’UMP» en raison des divergences qui y règnent. Face à ce score, le candidat président, faisant le parallèle avec la politique et le sport, a affirmé vendredi que la «règle pour la politique», comme celle du sport, était d’accepter la défaite. «De toutes manières, c’est la règle pour le sport, c’est la règle pour la politique, c’est la règle pour la vie» que de laisser sa place un jour, a-t-il philosophé. Chose qu’il ne pensera pas longtemps, puisque quelques heures plus tard, il dira lors d’un meeting vendredi soir à Dijon, devant 10 000 personnes, selon les chiffres de l’UMP, «chaque jour, on accélère jusqu’au 6 mai». C’est dire qu’il n’a nullement l’intention de baisser les bras, ni de laisser sa place.

Par Lynda Naili Bourebrab