En évoquant à la fois la nécessité d’un changement «ordonné» et un bilan «très positif» des réalisations de Bouteflika, Abdelmalek Sellal place des jalons d’approche par rapport à la présidentielle de 2014. Une seule certitude : la présidentielle aura bel et bien lieu en 2014.
Désormais, chaque déplacement du Premier ministre apporte son lot de clarifications. Tout a commencé à Médéa, lorsque Sellal a vanté les réalisations du président de la République depuis son arrivée au pouvoir en 1999, notamment sur le plan sécuritaire. Il a longuement évoqué la stabilité, la considérant comme «un acquis réalisé grâce à l’Etat et aux hommes qui l’ont dirigé ces dernières années, à leur tête le Président Bouteflika», a-t-il déclaré.
Même s’il ne le dit pas, cela voudrait dire, estiment certains, que Bouteflika compte, désormais, diriger le pays, au-delà du mois d’avril 2014, date de la fin de son mandat. A Sidi Bel-Abbès, où il était en visite d’inspection et de travail, les déclarations du premier responsable de l’Exécutif prennent une autre tournure.
Il avait annoncé que son gouvernement allait entamer le bilan des trois mandats du Président Abdelaziz Bouteflika pour mettre en valeur les effets positifs de sa politique sur la société algérienne, tant au plan économique, sécuritaire, politique que diplomatique. Un bilan qu’il juge lui-même «très positif, avec des résultats palpables».
Reprenant ces déclarations, de nombreux observateurs de la scène politique nationale s’empressent alors pour dire que Sellal annonce «officiellement» le début de la campagne électorale pour Bouteflika. Une thèse appuyée à Sétif. Lors de sa traditionnelle rencontre avec la société civile, le Premier ministre n’a pas fait l’économie de superlatifs pour parler du bilan de Bouteflika. Il le qualifie de «grand homme qui a sauvé l’Algérie».
Et d’appuyer en ajoutant que «rien n’aurait été possible dans ce pays sans ce grand homme, Abdelaziz Bouteflika». Sellal a qualifié l’action de Bouteflika pendant ces trois mandats de «Nahda», c’est-à-dire une renaissance de l’Algérie. Sauf qu’à Sétif toujours, le premier responsable de l’Exécutif fait une autre déclaration qui réfute le scénario d’un quatrième mandat pour Bouteflika. Abdelmalek Sellal parlera de «changement».
Pour lui, «le changement est nécessaire, sauf qu’il doit se faire dans l’ordre et la sérénité». «L’Algérie a besoin de changements dans divers domaines, qui ne peuvent être opérés de manière anarchique, mais dans le calme, l’entente et par la voie du dialogue», a-t-il dit. «L’Algérie attend effectivement une révolution, mais une révolution économique, technologique et culturelle», a-t-il ajouté. Une seule certitude, l’élection présidentielle aura bel et bien lieu en 2014. Le corps électoral pour cette consultation sera convoqué au début de l’année, soit à peu près à la même période de la présentation du bilan des trois mandats de Bouteflika.
Par Mehdi Ait Mouloud