Présidentielle Américaine,Large victoire de Barack Obama

Présidentielle Américaine,Large victoire de Barack Obama
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Barack Obama, le président sortant des Etats-Unis, n’aura donc pas à attendre l’ultime dépouillement des votes pour fêter une victoire remportée face à un adversaire qui, à aucun moment, ne s’est vu défaire de la sorte. Le collège des grands électeurs s’est exprimé largement en faveur du candidat des démocrates, confrontant, de manière brutale, les républicains à leurs illusions.

Les sondages à profusion, pour une fois, n’ont pas été dans le vrai. Le coude-à-coude dont il était fait état tout au long de la campagne électorale s’est avéré une quasi-erreur d’appréciation des tendances. Barack Obama, le premier président de couleur dans l’histoire des Etats- Unis d’Amérique, a largement été plébiscité par le collège des grands électeurs pour jouir, pour quatre années supplémentaires, de son bail à la Maison Blanche. En s’adjugeant 303 votes des grands électeurs, Barack Obama, qui n’avait besoin que de 270 voix pour se maintenir à la Maison Blanche, est le second candidat démocrate qui réussit deux mandats d’affilée depuis 1945. Il égalise, en effet, du coup, la performance de Bill Clinton, le seul avant lui à réussir la passe de deux. Avec plus de mérite pour Obama, puisqu’il a eu à présider aux destinées de la Nation américaine dans une conjoncture politico- économique des plus difficiles. Mitt Romney, son malheureux adversaire républicain dans cette joute électorale palpitante et à laquelle s’est invité l’ouragan Sandy, comme pour ajouter à son suspense, aura tenté pour infléchir la balance de son côté. Mais en vain. Il lui a manqué ce charisme dont use tout naturellement Barack Obama. Mais il a été aussi victime de ses positions flottantes sur des questions qui tiennent à cœur aux Américains. D’entre ses erreurs, celle d’avoir osé reprocher à Obama son sauvetage de l’industrie automobile américaine. Les syndicats du secteur se sont naturellement rangés du côté d’Obama. La victoire d’Obama, qui ne souffre d’aucune contestation, tant elle est large et indiscutablement méritée, est aussi le fruit d’une campagne électorale intelligente, bien conduite et qui a évolué non pas sur une logique de confrontation mais sur une optique de conciliation. D’ailleurs, dans son discours après sa victoire, Barack Obama est resté sur cette conviction de ce que le compromis politique est incontournable en matière de gouvernance. Une attitude que se sont toujours interdit les républicains. D’ailleurs, l’impasse politique qui a freiné quelque peu l’essor américain ces quatre dernières années reste en l’état. Tant est que les républicains gardent toujours, à l’issue de cette élection, une majorité au niveau de la Chambre des représentants, alors que les démocrates confortent leur majorité au niveau du Sénat. Ceci étant, en renouvelant leur confiance à Obama et, donc, aux démocrates, les Américains adoubent, il va sans dire, la politique africaine de l’administration Obama. Celle-ci, par plusieurs aspects, est en rupture quasi-radicale avec celle poursuivie par le républicain Bush et ses faucons. Depuis le discours du Caire, Barack Obama a entrepris, avec beaucoup de réussite, de changer l’image de l’Amérique dans le monde. A la méfiance permanente qui a marqué l’ère de l’administration républicaine, Barack Obama a substitué l’art de l’entente et de la possible coopération. Hillary Clinton, la secrétaire d’Etat américaine, a été l’hôte de l’Algérie à deux reprises en l’intervalle de huit mois. Un dialogue stratégique a été enclenché entre les deux pays il y a quelques mois. La réélection d’Obama est, donc, à apprécier comme un gage de l’approfondissement de la coopération algéro-américaine.

S. A. I.