Yazid Alilat

Selon ce document, qui a été supprimé, hier, samedi, du site du parti, Bouchareb a appelé Bouteflika à briguer un 5ème mandat présidentiel, précisant que pour le FLN, cette élection présidentielle, d’avril 2019, doit être « une fête démocratique, qui couronnerait la victoire de Bouteflika. »
Le même document attribué à Bouchareb, poursuit que « nous sommes proches de l’échéance de l’élection présidentielle que nous souhaitons être une fête démocratique qui couronnerait la victoire du candidat du parti, le Moudjahid Abdelaziz Bouteflika, pour la poursuite du processus des réformes et pour la stabilité et le développement de l’Algérie. » Cette lettre ressemble étrangement au document rendu public en 2014, à l’époque d’Amar Saâdani, pour le soutien à un 4ème mandat du président Bouteflika. Mais, très vite, le coordinateur du FLN réagit et dément l’information. Vendredi soir, il a nié être l’auteur de cette lettre et affirmé qu’ « aucune publication au nom du coordinateur du parti n’a été publiée sur le site du FLN.
Il s’agit d’une lettre fabriquée ». Il a ajouté sur le site Algérie maintenant’ que le FLN se conformera « aux décisions prises par le président Bouteflika », au sujet de la prochaine présidentielle. Pour autant, au siège du parti, les choses sont prises au sérieux, et les services de sécurité ont été appelés pour démêler l’écheveau de cette scabreuse affaire. Selon Nadir Boulegroun, directeur de cabinet du coordinateur du FLN, « nous sommes sur le point d’adresser une demande aux services de sécurité pour enquêter. » En fait, les services de sécurité, qui auraient déjà entamé leurs investigations, doivent déterminer l’origine de ce document jugé « malveillant ». Les gestionnaires des pages du Parti sur Facebook et Internet devraient être auditionnés dans les prochains jours. L’ancienne lettre de 2014, alors que le FLN était géré par Amar Saâdani, appelait au soutien de la candidature du président Bouteflika à un quatrième mandat, mais également les militants à se préparer à fêter la victoire de Bouteflika pour la présidentielle de 2014.
Un complot ?
Par contre, pour les partisans de Bouchareb,il est tout à fait vraisemblable que l’attaque est venue des partisans de Saâani. « ous avons la certitude que des personnes au FLN n’arrivent toujours pas à accepter que Bouchareb soit à la tête du Prti, même à titre provisoire. Nous avons donc le droit de douter des intentions de ces personnes »,affirment des cadres du Parti, cités par des sites électroniques, qui font le parallèle entre la similitude des deux documents, ceux de 2014 et de décembre 2018. La « mystérieuse » lettre de Bouchareb a cependant provoqué un coup de grisou au sein des Partis de la majorité, mais également au sein de l’ensemble de l’édifice institutionnel, au moment même où le curseur de cette élection présidentielle semble avoir été mis sur la position «pause». D’autant que les attentes de l’opinion publique comme l’ensemble de la classe politique ont été douchées, jeudi, après la tenue d’un Conseil des ministres, certes présidé par le président Bouteflika, mais qui n’a pas abordé le calendrier électoral. Aucune mention n’a été faite sur cette élection présidentielle, ce qui a ravivé les doutes sur sa tenue. Pourtant, quelques jours auparavant, le SG de l’UGTA Abdelmadjid Sidi Saïd avait appelé les travailleurs à la mobilisation pour soutenir un 5ème mandat du président Bouteflika.
A Oran, Sidi Saïd avait, en effet, appelé les travailleurs à voter, massivement, en faveur de Bouteflika aux présidentielles de 2019. Il avait précisé aux syndicalistes d’Oran qu’ « en 2019, nous avons un rôle important. Le candidat des Travailleurs au niveau national doit passer, c’est de notre devoir que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, passe. » Deux jours auparavant, la porte-parole du PT, Louisa Hanoune, avait de son côté affirmé qu’il y aura mercredi 26 décembre une « surprise »’, tout autant que le SG de l’UGTA avait, également, annoncé aux travailleurs qu’ils devaient s’attendre début 2019 à « une surprise », avant d’appeler les travailleurs à « constituer un mur solide qui permet la stabilité sociale et une paix permanente ». Louiza Hanoune avait surpris tout le monde en annonçant samedi 22 décembre ,à la fin des travaux du 7ème congrès de son Parti que le président Bouteflika « pourrait annoncer des décisions importantes, mercredi 26 décembre ». « Probablement, ce 26 décembre il y aura de nouveaux développements », avait-elle précisé. Mais, depuis, rien.