Présidentielle: 2019 Qui sera candidat ?

Présidentielle: 2019 Qui sera candidat ?

Le débat autour des présidentielles de 2019 est bel et bien installé dans le pays. Au centre des interrogations qui en découlent, une question récurrente passionne le personnel politique et l’opinion : qui sera candidat ?

Abla Chérif – Alger– L’intérêt est naturellement immense, les Algériens veulent savoir, les militants de partis aussi, tout comme le reste du panel politique à la recherche de la moindre information susceptible d’éclairer dans ce sens.

Officiellement, nul ne s’est prononcé clairement sur le sujet. Les concernés, à savoir ces personnalités susceptibles de constituer des candidats potentiels, préfèrent rester évasifs sur la question, ou maintenir un suspense qui a, en fait, toujours prévalu dans de telles conjonctures. Pourtant, très tôt, des noms ont commencé à circuler permettant d’établir provisoirement des schémas nécessairement appelés à être complétés.

Les premiers noms ayant circulé sont pourtant apparus à la faveur d’initiatives lancées par des personnalités, pas forcément politiques, portant un gros intérêt à l’évènement. Et c’est dans ce contexte qu’a été cité le premier nom apparu dans une liste qui s’est progressivement mise en place et qui ne fera que s’allonger en fait. C’est celui de Mouloud Hamrouche, ancien chef de gouvernement sous Chadli et plusieurs fois candidats malchanceux aux présidentielles passées. Il y a trois mois, une liste d’intellectuels animés par la volonté «de guider l’Algérie vers la lumière» ont apposé leur signature au bas d’un texte dans lequel il est appelé à se présenter en 2019.

Au bout de quelques jours, Hamrouche réagissait en faisant savoir que son implication dans le processus nécessitait des changements qui ne semblent pas à l’ordre du jour. En aucun cas celui-ci n’écarte pourtant une probable participation. Et il n’est pas le seul. Car au même moment, la scène politique apprenait grâce à un internaute que l’ancien ministre de l’Energie ne fermait pas non plus la porte à cette éventualité.

Répondant (sur son compte Facebook) à un citoyen désireux de savoir si les rumeurs concernant sa participation aux élections étaient fondées, Chakib Khelil lâche cette phrase : «Dieu seul le sait.» Dans la conjoncture qui prévaut alors, celle où des responsables du pays ont fait prévaloir ses qualités pour occuper un haut poste de responsabilité, cette réponse est interprétée comme un probable «oui». Il déchaîne le personnel politique, celui dit de l’opposition en particulier qui se met alors à la recherche d’un candidat unique pour barrer la route à toutes les aventures dans lesquelles le pays pourrait se trouver entraîné. Régulièrement, l’opinion se trouve informée de «contacts», «conciliabules» visant à dégager l’homme du consensus. Celui d’un avocat bien connu, ayant particulièrement fait parler de lui durant le procès des dirigeants de l’ex-FIS, émerge. Celui de Me Bouchachi.

La surprise est de taille, mais l’initiative vise, dit-on, à transcender tout ce qui était entrepris jusqu’à l’heure. Prudent, l’avocat réagit avec modestie en déclarant qu’il n’avait aucune prétention. Il ne dément, cependant, pas avoir été choisi. Quelques jours plus tard, le président de Jil Jadid annonce officiellement l’existence d’une initiative également destinée à dégager un nom. Celui d’une personnalité, politique ou issue de la société civile, censée représenter cette Algérie en quête de rupture.

Soufiane Djillali veut donner l’exemple et rassure : «Je ne serai pas candidat», nous déclare-t-il lors d’un entretien. Sa déclaration implique-t-elle que son parti s’alignera sur cette même position ? Bien que jugée salvatrice, l’idée d’un candidat unique ne fait pas l’unanimité parmi l’opposition.

La mouvance islamiste se montre particulièrement réfractaire à cette idée en raison des conditions électorales prévalant dans le pays. Mokri, président du MSP, met en avant l’idée d’un consensus plus large et laisse percevoir l’ambition de réintégrer le gouvernement pour regagner une certaine puissance perdue. Sa position est à ce titre ambiguë et ne laisse pas entrevoir clairement de quelle nature s’effectuera sa participation dans la course aux présidentielles.

L’énigme est également valable pour Saïd Sadi. Les rumeurs circulent, mais les faits concrets sont rares. L’homme longtemps considéré comme la locomotive du pôle démocratique a quitté le RCD pour s’atteler à des chantiers bien plus vastes, affirmait-il lors de son dernier discours devant les congressistes du parti. Pourquoi avoir quitté le RCD et quelles sont ses tâches plus vastes qui l’attendent ? Saïd Sadi sera-t-il candidat comme il l’a été durant les deux processus passés ? Trop tôt pour aligner son nom sur une liste probable. Une liste où le nom du président de Talaie El-Hourriyet semble cependant s’inscrire depuis ce week-end.

Répondant à la question qui lui était posée, il a laissé la porte ouverte. Sa candidature est probable, une tradition pour Benflis. Et pour bien d’autres acteurs politiques encore. Par trois fois (2004, 2009, 2014), la secrétaire générale du Parti des travailleurs a participé aux élections présidentielles. Maintiendra-t-elle cette tradition, cette fois encore ?

Parmi les profils qui se dégagent, un nom est apparu clairement candidat : Abdelaziz Bélaïd. «Je travaille pour être président de la République», annonçait, récemment encore, le président du Front El-Moustakbel.

A. C.