Présidentielle 2019 / Sellal l’a affirmé lors de sa rencontre avec l’union nationale des paysans algériens: « Le président a ses hommes »

Présidentielle 2019 / Sellal l’a affirmé lors de sa rencontre avec l’union nationale des paysans algériens: « Le président a ses hommes »

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Pour cette seconde sortie, Abdelmalek Sellal va certes parler de l’agriculture et des réalisations dans ce secteur, mais il va aussi aborder le statut de la femme en Algérie, la harga, la conférence nationale et la maladie du président.

L’ex-Premier ministre qui dirige la campagne du candidat Abdelaziz Bouteflika veut crever l’abcès et parler de tout. Chez les paysans où il s’est rendu, hier, Abdelmalek Sellal va certes parler de l’agriculture et des réalisations dans ce secteur, mais il va aussi aborder le statut de la femme en Algérie, la harga, la conférence nationale et la maladie du président. A l’aise comme à son habitude, Sellal va commencer par rappeler aux paysans la politique et les mesures prises par le président Bouteflika en faveur du secteur agricole, tout en se félicitant que «aujourd’hui, l’agriculture représente une part importante dans le PIB et les chiffres le démontrent. On n’est pas loin de réaliser l’autosuffisance alimentaire».

En prenant la parole, le secrétaire général (SG) de l’Union nationale des paysans algériens (Unpa), Mohamed Allioui, a annoncé que les paysans relevant de l’organisation «vont animer une campagne électorale de proximité au profit de M. Abdelaziz Bouteflika», ajoutant qu’ils «procéderont également à l’animation d’une campagne de proximité». Une fois, le soutien de l’Unpa au président-candidat confirmé, Sellal va profiter de cette sortie publique pour répondre à ceux qui estiment que la maladie du président constitue un empêchement majeur pour sa reconduction. «Certains disent que le président est malade depuis quelques années et ne suit pas ce qui se passe. Mais je dirai que les chiffres sont là.

Les indicateurs financiers et économiques de ces quatre dernières années sont meilleurs que ceux des cinq années précédentes, et ce, dans tous les secteurs. Cela prouve que le président a ses hommes forts et son peuple qui le soutient», a tonné Abdelmalek Sellal, non sans faire mention de l’optimisme des experts. «Tous les experts sont optimistes, car tous les facteurs nécessaires au développement sont disponibles», dit-il. Evoquant le «message-programme» dans lequel le Président Bouteflika a annoncé sa candidature à la présidentielle, M. Sellal a souligné que «le programme de M. Bouteflika et sa vision quant à l’avenir du pays sont clairs», affirmant que son projet vise à «parachever l’édification d’un Etat algérien fort développé, capable de contrôler son sort et son indépendance».

«La conférence nationale consensuelle envisagée par M. Bouteflika en cas de son élection, laquelle regroupera tous les partis et associations, vise à élaborer un nouveau plan pour parachever l’édification de l’Algérie», a dit le directeur de campagne, précisant que ladite conférence aura lieu «immédiatement après l’élection présidentielle. Ce sera une Conférence nationale consensuelle à laquelle tout le monde participera. On sortira avec une stratégie nouvelle pour parachever l’édification de l’Algérie. On ne peut pas dire que ce n’est pas là une proposition démocratique». Pour parler de la femme et de sa place dans la société algérienne, Abdelmalek Sellal a déterré l’affaire de la jeune fille agressée pendant le Ramadhan dernier alors qu’elle faisait son jogging à Bouchaoui.

«Inacceptable!» a crié Sellal. «Il est inacceptable qu’on dise à une femme qui fait du sport de rentrer chez elle pour préparer la chorba», a ajouté l’invité de l’Unpa. Usant d’un franc-parler, il ajoute: «Notre comportement envers les femmes est un peu mauvais. Malgré les décisions prises par le Président et les lois introduites qui donnent aux femmes tous leurs droits, dans l’exécution, notre société ne suit pas le progrès auquel nul ne peut échapper», a-t-il reconnu. «Nous sommes tous libres, nous devons nous respecter mutuellement», a insisté Sellal, promettant qu’«à l’avenir, nous irons vers l’amélioration de la situation et vers la sensibilisation de toutes les classes sociales». Avec une telle déclaration, Sellal reconnaît que l’Etat n’a toujours pas réussi son combat contre les mentalités rétrogrades.

Une première faille, mais pas la seule puisque, l’ex-Premier ministre va parler sans gêne d’une autre défaillance qu’il s’agira de corriger. «Il faut reconnaître qu’on a failli dans certains aspects. On n’a pas pris en charge comme il se doit la jeunesse. On a fourni des efforts pour la formation et l’emploi, mais la jeunesse, aujourd’hui, est ouverte sur le monde et les nouvelles technologies, certains ne l’ont pas compris. La harga, même si je n’aime pas ce vocable, est un problème social et civilisationnel. Ce n’est pas parce que ces jeunes ne trouvent pas de travail ou meurent de faim, mais parce qu’ils étouffent en quelque sorte.»