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Les leaders du quatuor renouvelleront cette fois en choeur leur appel au président à se représenter à l’élection présidentielle.
Un proverbe russe dit «L’eau n’oublie jamais son chemin». L’Alliance présidentielle aussi. Après avoir participé à maintenir le brouillard sur la tenue ou non de la présidentielle 2019 avec l’appel lancé par Amar Ghoul, le silence de Amara Benyounès et la déclaration commune de l’instance, il y a quelques semaines, sur sa disposition à «étudier toute proposition ou initiative politique», voilà que les quatre partis qui ont acté leur soutien au chef de l’Etat, ressoudent leurs rangs pour emprunter le même chemin et mener le même combat visant à porter leur candidat à El Mouradia, lors du scrutin du 18 avril prochain.
L’expectative et l’hésitation au sein des partis proches du pouvoir font place à un branle-bas de combat. Après plusieurs rencontres (bipartites et multipartites) informelles, une réunion au sommet des partis de l’Alliance présidentielle se tiendra, en fin de compte, ce samedi, au siège du FLN. S’ensuivra, juste après, une rencontre de l’instance de suivi, regroupant les représentants de ces partis. Avant cette rencontre des chefs de partis, le MPA, qui devrait accorder son violon avec ses partenaires, a de son côté fixé la date de la session de son conseil national pour demain à l’hôtel Riadh de Sidi Fredj (Alger).
Cette rencontre permettra au parti de Amara Benyounès de trancher sa position par rapport à la présidentielle du 18 avril prochain. Le MPA reste la seule formation de l’Alliance présidentielle qui n’a pas encore appelé le président sortant à briguer un mandat supplémentaire, soulignant invariablement que personne ne doit forcer la main au chef de l’ Etat ou l’empêcher de se représenter… Prévue au courant de l’année 2018, la sixième session ordinaire du conseil national du RND de Ahmed Ouyahia est programmée aussi en cette fin de semaine à Zéralda (Alger). Mouad Bouchareb a annoncé avant-hier qu’ «une rencontre aura lieu samedi au siège et regroupera les chefs de l’Alliance présidentielle en vue d’adopter une vision commune pour la suite».
Le vieux parti, qui a envisagé de procéder à la collecte de signatures au profit du candidat du parti, a annoncé l’installation d’une instance nationale de préparation de la prochaine élection présidentielle Le président de l’ANR, Belkacem Sahli, coordinateur des partis de la continuité et M. Benhamou, président du parti El-Karama, présideront, pour leur part, une rencontre de concertation ce samedi 2 février. Même si elles ne mettent pas fin au doute, ces réunions tous azimuts donnent l’impression qu’un chèque en blanc a été signé aux chefs des partis de la majorité. Elles sonnent comme un appel au redéploiement, qui serait venu d’en haut.
L’emballement du train de l’élection présidentielle et la fébrilité liée aux préparatifs en prévision du scrutin présidentiel constatés, marquent subitement la vie politique, en total statu quo, il n’y a pas si longtemps. Cette frénésie s’est enclenchée d’abord sous l’effet de la convocation du corps électoral par le président de la République le 18 janvier dernier. Mais un autre élément qui ne dit pas son nom jusqu’ici, semble accélérer la décantation de la situation sur la scène politique. A ce propos, comme baromètre des intentions du pouvoir, Tajamou Amel El Djazaïr, dont le président aurait peut-être obtenu davantage de données sur l’élection, a décidé de clore, ce samedi, les travaux de la session du conseil national, laissée ouverte depuis le dernier congrès tenu le 15 décembre dernier.
Il sera notamment question de déterminer sa position définitive par rapport à la présidentielle. Même s’il n’y aura pas de déclarations-chocs ou fracassantes, communes, les leaders du quatuor présidentiel renouvelleront cette fois en choeur leur appel au président à se représenter à l’élection présidentielle. Toutefois, le brouillard ne s’est pas dissipé totalement de la scène politique, qui continue à être nourrie par toutes sortes de spéculations.
Dans le même ordre d’idées, de nombreux observateurs, indiquent que l’annonce de la candidature du président n’interviendrait pas de sitôt. Le suspense serait maintenu jusqu’à la dernière minute.