Présidentielle 2019 : Benbitour «pas candidat», mais pour un « front » de sortie de crise

Présidentielle 2019 : Benbitour «pas candidat», mais pour un « front » de sortie de crise
Écrit par Fawzi Khemili

L’ancien chef du gouvernement Ahmed Benbitour ne se présentera pas à la prochaine élection présidentielle. Il plaide en revanche pour la création d’un « front unique » destiné à faire « sortir le pays de la crise qu’il subit depuis 2014 ».

« Je ne veux pas être candidat à la prochaine élection présidentielle car les résultats sont connus d’avance », a affirmé M. Benbitour, aux yeux de qui la sortie de crise passe par un « front unique regroupant les différentes élites du pays » au-delà des « considérations partisanes ». Après le leader du MSP, Abderrazak Makri et celui de TAJ, Amar Ghoul, Ahmed Benbitour est la troisième personnalité nationale à appeler à « un consensus », un terme qu’il n’utilise pas comme le font les chefs des partis cités, comme alternative à ce qu’il appelle « l’impasse » dans laquelle se trouve l’Algérie selon lui.

Pour l’ancien chef du gouvernement, la société algérienne souffre de cinq maux. Il s’agit de la perte de la morale collective, de la corruption généralisée, de l’escalade de la violence entre différents individus et groupes, du fatalisme et enfin de l’individualisme. S’ajoute à cela « l’influence négative des réseaux sociaux », a-t-il estimé. Face à ces risques, l’intervenant estime que la haute autorité du pays, il a parlé de « système », n’est pas bien informée des problèmes, estimant que «le régime actuel est dépendant de la rente pétrolière», et « qu’il considère la population comme non apte à la politique ». Pour Ahmed Benbitour, l’élite algérienne de la diaspora doit s’impliquer davantage dans les affaires du pays afin d’améliorer sa situation. Un processus duquel il exclut «le régime en place, qui ne peut en aucun cas être associé à toute idée de changement».

Interrogé sur la possibilité du passage vers le fédéralisme, Ahmed Benbitour considère que « cette option est impossible, du moins à l’heure actuelle, en raison de l’absence de la distribution équitable des ressources et des richesses. Cette démarche consiste et réside dans la péréquation, un concept encore inexistant en Algérie ».