Présidentielle 2019 / après avoir acté la candidature de Bouteflika, il peaufine sa stratégie: Le plan du FLN

Présidentielle 2019 / après avoir acté la candidature de Bouteflika, il peaufine sa stratégie: Le plan du FLN

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La machine FLN a mis, hier, le turbo et ce sera dans la «chaleur» de la campagne électorale que d’importantes décisions seront prises. Les Saâdani, Belkhadem et autres responsables ayant fait défection, risquent de payer cash leur absence du meeting.

Le FLN a pleinement réussi sa démonstration de force. Les milliers de militantes et de militants qui ont surchauffé, hier, la Coupole, prouvent, si besoin, que le parti est très loin d’être relégué au rang de force politique déclinante. Même sans instances effectivement fonctionnelles, il a encore excellé dans «l’art» de mobiliser les masses et de s’entourer d’alliés, devenus traditionnels, et qui ne lui disputent pas son leadership au niveau de la scène politique nationale. Dans la forme, le meeting d’hier a de quoi convaincre les partisans du chef de l’Etat et inquiéter ses adversaires. Le vieux parti a prouvé qu’il ne suffit pas de le dénigrer pour gagner une élection. Il faut le battre sur le terrain de la mobilisation populaire. A ce propos, les nombreux ministres et ex-ministres et anciens et nouveaux dirigeants du FLN étaient certainement eux-mêmes impressionnés par la taille de leur propre parti.

Il reste que pour réussi qu’il ait pu paraître, le grand rendez-vous du FLN n’aura pas été le rendez-vous de la «grande réconciliation». Des noms et pas des moindres, n’ont pas fait le déplacement à la Coupole, marquant ainsi, une sorte de fragilité dans la cuirasse du parti. Mais les absents, en ces circonstances militantes inratables, auront perdu des points dans la perspective de reconstruction du parti, car il semble que la machine FLN a mis, hier, le turbo et ce sera dans la «chaleur» de la campagne électorale que d’importantes décisions seront prises. Les Saâdani, Belkhadem et autres responsables ayant fait défection, risquent de payer cash, la surenchère politicienne qu’ils voudraient peut-être imposer à la direction provisoire actuelle. Affichant une réelle ambition de marquer positivement le prochain scrutin, malgré les commentaires «apeurés» de quelques observateurs sur le prétendu état de déliquescence du parti, la formation de Mouad Bouchareb, a visiblement annoncé la couleur avec, tout le monde l’aura constaté, l’assurance d’une formation politique qui connaît parfaitement la direction du vent et sait les préoccupations véritables de la société.

Sorti des caricatures, d’ailleurs un peu gauchement grossies par les réseaux sociaux, le parti majoritaire construit avec une grande minutie ses victoires électorales et parvient à donner le ton au vrai débat de l’heure. Pas celui des salons des hauteurs de la capitale, mais les sujets qui intéressent véritablement les Algériens.

A ce propos, le fameux recensement des réalisations de l’Algérie depuis l’arrivée du président de la République, dont une partie a été présentée, hier, ne relève pas du fantasme politicien. Le FLN tient dans ces nombreuses réalisations, dont beaucoup ont eu un impact direct sur le quotidien du citoyen, un argumentaire en béton. En dressant les acquis des deux dernières décennies, Bouchareb ne peut être remis en cause.

Les détracteurs du FLN peuvent toujours gesticuler, tenter de nuancer les acquis de l’Algérie du troisième millénaire, les réalisations physiques viendront les démentir. En cela, quoi qu’en disent les «communicateurs», le FLN est en train de monter une belle opération de marketing politique, susceptible de renouveler le pacte signé avec les Algériens. L’entrée en matière, au complexe sportif d’Alger, Mohamed-Boudiaf, fera son effet auprès des Algériens du profond pays, là où le FLN et le président de la République comptent de solides soutiens.

Bénéficiant d’une expérience de plus d’un demi-siècle d’activisme politique, ses militants, comme ses responsables, sont restés instinctivement à l’écoute des desiderata de la population.

Le parti module son discours selon ce que veut entendre le citoyen. Au moment où les responsables des formations politiques consultent Facebook pour évaluer l’impact de leurs discours, le FLN parle aux Algériens de vive voix. C’est peut-être cela le secret de la longévité du vieux parti. Comme quoi, il y a la république de Facebook où le FLN perd à tous les coups. Et il y a une autre, celle de tous les Algériens où le parti de Abdelaziz Bouteflika a visiblement encore son mot à dire.