L’appel lancé par trois partis et pas des moindres, en l’occurrence le MSP, le RCD et Ennahda, pour le boycott des présidentielles d’avril prochain sera-t-il suivi ? La question est désormais posée quarante-huit heures après le constat fait par les responsables de ces partis de la situation actuelle du pays qualifiée de «dangereuse».
Mohcine Belabès, Abderazak Mokri et Mohamed Douibi, après une analyse de la situation politique et économique, ont rendu public un communiqué, dans lequel ils qualifient cette situation, à la veille de la présidentielle, de «dangereuse», tout en indiquant que le «marasme économique et déséquilibres financiers sont les indicateurs de cette situation ».
La réunion entre les trois responsables s’est achevée par un triple appel. Le premier s’adresse directement aux Algériens à qui il est demandé de «boycotter massivement la présidentielle du 17 avril au regard du danger qu’elle représente pour le pays». Le deuxième appel est destiné aux candidats eux-mêmes qui sont invités «à se retirer de cette tromperie électorale dont les résultats sont connus d’avance en l’absence de conditions de transparence et de neutralité».
C’est ce dernier point qui reste aujourd’hui au centre d’un véritable enjeu, d’où la question de savoir si d’autres candidats aux prochaines présidentielles donneront suite à cet appel ? Des sources avancent que d’ici la fin du week-end prochain, il est attendu que des personnalités candidates à cette élection annonceront leur retrait de la compétition électorale. Il s’agit notamment de Soufiane Djilali, le président du parti Jil Jadid.

Ce dernier n’a pas hésité à faire part à son entourage que son retrait de la course électorale n’est qu’une question de temps. Du côté des partis politiques, l’appel au boycott du parti d’Abdellah Djaballah sera validé, dit-on aussi, dans quelques jours soit au plus tard au début de la semaine prochaine, alors que du côté du Front des forces socialistes (FFS), la question n’est toujours pas tranchée. Son conseil national sera convoqué en session extraordinaire pour adopter une position finale sur la question, dit-on. Le FFS optera-t-il pour l’option du boycott de cette élection ? Dans le cas échéant, lancera-t-il un appel à un vote à blanc ? Selon des sources proches de ce parti, «la décision qui sera prise à cet effet sera soutenue par des arguments solides».
Enfin, le dernier à débattre du sujet n’est autre que l’ex-président du RCD, le Dr Saïd Sadi. Ce dernier, à l’occasion d’une sortie médiatique, a appelé les Algériens à une mobilisation pour «disqualifier les présidentielles». De ce fait, a-t-il expliqué, «Abdelaziz Bouteflika fera campagne seul et sera président de la République de lui-même». Saïd Sadi, qui affirme intervenir en tant que citoyen, a tenu à préciser qu’il est «en retrait de la vie politique mais pas en retraite».
A. B.