Le nouveau gouvernement de Abdelmalek Sellal est attendu sur de nombreux chantiers et dossiers épineux dont beaucoup traînent depuis des années. Présidentielle 2014, loi sur l’information, réformes du service public, 3 G, corruption, tensions aux frontières… Les dossiers chauds s’entassent sur le bureau de Abdelmalek Sellal, le Premier ministre. Et en plus de ces «vieux cadavres», d’autres chantiers attendent d’être mis en branle pour relancer la machine économique lors de la prochaine tripartite.
Acommencer par les ministères de souveraineté ou régaliens, l’Intérieur, les Affaires étrangères et la Justice. Des départements ministériels de souveraineté qui ont changé de main à la faveur du remaniement ministériel décidé par le chef de l’Etat.
Ramtane Lamamra, nouveau ministre des Affaires étrangères, un diplomate de carrière qui maîtrise plusieurs dossiers comme le désarmement, la réforme de l’ONU, le terrorisme, le nucléaire, et le Sahara occidental, aura certainement du pain sur la planche avec son ministre délégué Abdelmadjid Bouguerra chargé des Affaires maghrébines et africaines.
Les deux diplomates auront à gérer des questions explosives sur le plan international. Le dossier de la Syrie est un test important dans le parcours du diplomate Ramtane Lamamra.

Ce dernier doit faire valoir l’approche algérienne qui, consiste à éloigner le spectre militaire qui plane encore sur la Syrie et rechercher dans le respect des lois internationales une solution politique à même de préserver la stabilité de la région. Le deux diplomates feront également face à une situation explosive au niveau des frontières est et ouest du pays.
Une situation caractérisée par les infiltrations des groupes terroristes et des narcotrafiquants des pays voisins, notamment le Mali et la Libye. Les ratages de la diplomatie algérienne sont nombreux ces dernières années. L’affaire des otages algériens détenus à Gao constitue, dans ce sens, un lourd fardeau pour Lamamra.
D’ailleurs le ministre a, dans une déclaration en marge de la cérémonie de passation de consignes, assuré que l’Algérie «ne ménagera aucun effort pour la libération des otages algériens détenus au Mali, un pays voisin et ami». Les deux nouveaux ministres auront également à composer avec un voisinage très compliqué, notamment avec le Maroc avec qui l’Algérie entretient des relations tumultueuses.
SCANDALES DE CORRUPTION
La conjoncture nationale a aussi influé sur la nouvelle composante de l’Exécutif notamment à travers le changement de poste de président du Conseil constitutionnel, Tayeb Belaïz, qui, dorénavant reprend le poste de l’Intérieur en remplacement de Daho Ould Kablia.
L’exministre de la Justice et ancien fonctionnaire du ministère de l’Intérieur aura pour mission de préparer un rendez-vous électoral décisif pour le pays, à savoir l’élection présidentielle de 2014.
Belaïz doit mettre tous les moyens humains et matériels pour assurer un bon déroulement du scrutin et de veiller à ce que ces joutes ne soient pas entachées d’irrégularités. Le secteur de la justice n’est pas en reste.
Le nouveau ministre, Tayeb Louh, aura également à gérer un dossier épineux qui a éclaboussé le groupe pétrolier Sonatrach. Cette affaire de corruption, impliquant de hauts responsables de l’Etat, n’a pas révélé tous ses secrets. Tayeb Louh doit également endiguer ce phénomène de corruption de manière générale qui gangrène le pays. Une chose qui ne peut se faire sans l’indépendance totale de la justice du pouvoir politique.
L’INDUSTRIE ET SERVICE PUBLIC, PRIORITÉS DE L’HEURE
Amara Benyounès, désigné à la tête du ministère du Développement industriel et de la promotion de l’investissement, a hérité d’un poste assez délicat.
Le secteur industriel a accusé un retard monstre en Algérie. Le patron du MPA aura donc pour mission de relancer une machine économique grippée. Plusieurs défis et non des moindres attendent également le nouveau ministre de la Communication, Abdelkader Messahel.
En plus de la finalisation du projet de la carte professionnelle de la presse, il poursuivra sûrement le projet de loi sur l’audiovisuel et l’information. Le secteur de la santé est aussi miné par les tensions. Entre la colère des malades et celle des travailleurs, le nouveau ministre de la Santé est attendu pour faire sortir le secteur du «sinistre».
Le gouvernement a fait également, et ce depuis l’arrivée de Sellal, de l’amélioration du service public son cheval de bataille. D’ailleurs un ministère auprès du Premier ministre, chargé de la Réforme du service public. Mohamed El Ghazi qui occupera ce poste doit également en finir avec la bureaucratie qui empoisonne la vie des Algériens.
Le secteur des TIC en Algérie est un véritable chantier… Un cadeau empoisonné pour la nouvelle ministre Zohra Derdouri? Paiement électronique, contenu dz, 3G, e-Algérie, et l’on en passe. Nombreux sont les chantiers initiés par les précédents ministres qui sont toujours à la traîne.
M. A. M.