Les nouveaux partis politiques qui s’agitent ces derniers jours sont partagés entre partisans et opposants du quatrième mandat, alors que le concerné – le président Bouteflika – ne s’est pas encore exprimé sur la question. Ce qui annihile toutes ces positions exprimées avant terme.
La révision de la Constitution et la présidentielle de 2014 dominent et continuent d’alimenter le débat politique. Outre la présidentielle prévue à moins d’une année, la classe politique a, pour le moment, les yeux rivés sur le projet de révision de la loi fondamentale qui sera amendée avant cette échéance électorale qui fait agiter plus d’un parti. À ce sujet, la classe politique, apparemment à court d’idées, reste divisée entre partisans et opposants à un quatrième mandat. Ce débat on ne peut mieux traditionnel du fait que le président Bouteflika – s’il se présente pour un 4e mandat – n’aura pas besoin du soutien d’un tel ou autre parti politique, intéresse, outre mesure, les partis nouvellement agréés. Si le soutien du FLN et du RND, en dépit des crises intestinales qui les secouent, est naturel, la position des nouveaux partis, partagés entre partisans et opposants au quatrième mandat. D’où la question de s’interroger sur le rôle sinon de l’utilité de ces partis censés investir dans d’autres questions auxquelles le citoyen algérien a plus d’intérêt. Aussi, il y a lieu de s’interroger si le rôle des nouveaux partis politiques se résume seulement à l’opposition ou au soutien d’un candidat à la présidentielle ?
Hormis les grands partis politiques tels que le FLN et le RND, de nouveaux partis, à l’image du MPA de Amara Benyounès, du TAJ de Amar Ghoul, soutiennent la candidature de Bouteflika si toutefois ce dernier accepte de briguer un quatrième mandat présidentiel. D’autres, à l’image du MSP, du Jil Jadid de Jilali Sofiane et du Front du changement (FC) de Menasra se mobilisent pour contrecarrer cette option. Pour rappel, un groupe constitué de onze partis politiques, dont la plupart sont nouvellement accrédités, a appelé le chef de l’Etat à ne pas se présenter pour un quatrième mandat. Le secrétaire général de l’Union des forces démocratiques et sociales (Ufds),lui, a soutenu qu’un «4e mandat pour Bouteflika est un mandat de trop», au vu de la conjoncture que traverse le pays. D’une part, le débat autour du quatrième mandat autour duquel se sont entourés les nouveaux partis, peut paraître
«inopportun» d’autant plus que le chef de l’Etat ne s’est pas encore exprimé sur cette question qui le concerne en premier lieu. D’autre part, le fait que le projet de révision de révision constitutionnelle n’est pas encore parachevé annihile toute opposition ou soutien supposés des uns et des autres. Car, à l’heure actuelle où le contenu du projet de révision de la Constitution n’est pas encore dévoilé, tout soutien ou opposition à une nouvelle candidature pour l’actuel chef de l’Etat peut paraître comme «pas à l’ordre du jour». Le secrétaire général du MPA, Amara Benyounès, a réitéré son soutien au chef de l’Etat s’il décide de se porter candidat. «Si le président décide de reconduire sa candidature, nous allons le soutenir comme nous l’avons toujours fait» avait affirmé Benyounès. De son coté, le président du TAJ, Amar Ghoul a, lui aussi, affirmé son soutien à un 4e mandat de Bouteflika. «Notre parti soutiendra la candidature du président Bouteflika dans le cas où il se présenterait à un 4e mandat», avait-il appuyé. Par ailleurs, la secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, considère que la limitation du nombre de mandats présidentiels, est contraire à la démocratie. Hanoune qui n’est contre la candidature de personne, y compris celle du chef de l’Etat, plaide pour le principe de la révocabilité du mandat par le peuple. Enfin, il est à se demander quel rôle joueront les nouveaux partis politiques accrédités à la faveur des réformes présidentielles, en dehors de la traditionnelle question du soutien ou non d’un candidat à la présidentielle de 2014 ?
Yazid Madi