On s’achemine vers une élection présidentielle sans la présence des partis islamistes. Un fait inédit dans les scrutins qu’a connus le pays depuis l’avènement du multipartisme en 1989.
En attendant la position du mouvement El Islah, Ennahda et le Mouvement de la société pour la paix (MSP) ont déjà pris la discision de tourner le dos au scrutin du printemps prochain.
Pour le Front pour la Justice et le Développement (El Adala), c’est un boycott à peine voilé. Mais ce soir, la décision définitive sera annoncée officiellement, après la réunion du Madjlis Echoura (Conseil consultatif), la plus haute instance délibérante du parti que préside Saad Abdallah Djaballah.
Candidat a la magistrature suprême en 1999 et en 2004, Djeballah dit non aux présidentielles du 17 avril prochain tel qu’elles se présentent actuellement. El Adala ne sera pas dans la course vers El Mouradia le printemps prochaine. La décision du boycott sera annoncée officiellement dans la soirée, dira Djabbalah tout en rappelant que la décision a été déjà prise le 15 juillet 2013.
Selon la lecture politique du premier responsable de cette formation politique, les conditions du bon déroulement de la prochaine élection présidentielle ne sont pas réunies. « L’administration n’est pas neutre, la justice n’est qu’un instrument pour valider des élections qui ne reflèteront pas le choix du peuple », estime Dlaballah qui précise au passage que « les élections de 90 et 91 sont les scrutins les plus transparents de l’histoire du pays».
Pour lui, « toutes les élections organisées par les différents gouvernements étaient entachées d’innombrables d’irrégularités ».
Mahmoud Chaal