PRÉSIDENCE DU MSP , Abderrahmane Saïdi pressenti

PRÉSIDENCE DU MSP , Abderrahmane Saïdi pressenti

Bouguerra Soltani passe le relais

Plusieurs membres de ce conseil et d’autres délégués congressistes comptaient proposer Bouguerra Soltani comme président du madjliss echoura.

Les travaux du 5e congrès du Mouvement de la société pour la paix (MSP) se sont poursuivis hier, à huis clos, jusqu’à une heure tardive à la Coupole du Complexe olympique Mohamed-Boudiaf.

L’examen et l’adoption des statuts et de la politique générale du parti, l’élection des membres et du président du madjlis echoura, l’adoption du règlement intérieur du conseil consultatif, l’élection du président du parti, ainsi que ses adjoints, sont les points inscrits à l’ordre du jour, le dernier jour des travaux du congrès.

Selon les échos parvenant de la Coupole, hier, tous les pronostics donnaient M.Abderrahmane Saïdi favori pour succéder à Bouguerra Soltani, devant son rival Abderezak Mokri.

Toutefois, tout semble être ficelé par le président sortant du mouvement. Les options stratégiques du parti concernant, notamment son éventuel retour au gouvernement ou son retrait dépendront exclusivement du madjlis echoura, instance suprême entre les deux congrès. Ce conseil a préservé également ses prérogatives relatives à l’élection du président du parti. Pourtant, on a laissé entendre que cette fois-ci, l’élection du chef du parti se fera par le congrès. Or, plusieurs membres de ce conseil et d’autres délégués congressistes comptaient proposer Bouguerra Soltani comme président de cette instance. Cette tendance ou recommandation du contrôle du parti par le biais du conseil consultatif a été déjà affichée par M.Soltani. «Le mouvement a dépassé le stade du charisme des individus qui a caractérisé les dix dernières années et se trouve aujourd’hui conforté par le charisme des institutions», a-t-il soutenu, lors de son discours d’ouverture.

A la lumière de ces facteurs décisifs, le représentant du courant radical prônant la rupture définitive avec le régime, voit ses chances de prendre les rênes du cette formation islamiste affiliée à l’internationale des Frères musulmans, se réduire.

Cela est d’autant plus vrai que le président sortant compte ménager ses arrières et brasser en long et en large en prévision de l’élection présidentielle de 2014. «J’ai encore un rôle politique à jouer» a estimé récemment M.Soltani.

L’absence de leurs pairs égyptiens au congrès et le discours glorifiant le bilan du président de la République et d’autres tractations, sont autant d’indices qui ne trompent pas.

Le bateau MSP ne veut pas prendre le risque de changer le cap, mais plutôt opter pour la continuité dans sa stratégie d’entrisme chère au fondateur du parti, le défunt Mahfoudh Nahnah. Par cette stratégie, «le MSP a pu jouer dans la cour des grands et permettre la sauvegarde de la stabilité de l’Etat et l’union de la nation», dixit M.Soltani.

Le projet de la concorde civile qui a été élargi et approfondi pour donner naissance à la réconciliation nationale, «doit être consolidé par l’amnistie générale», a-t-il encore soutenu.

De même, Soltani et le président du conseil consultatif, Abderrahmane Saïdi, qui considèrent que c’est «le projet de la révision de la Constitution qui déterminera qui sera le président de la République» se sont toujours interdit d’afficher leur position, voire même d’oser interpréter l’article 88 de la Constitution relatif au cas d’empêchement ou de vacance de la présidence de la République.

Par ailleurs, les participants avaient auparavant adopté le règlement intérieur du congrès et élu son bureau. Le président sortant du MSP, M.Soltani, a présenté aux congressistes son rapport moral sur la période qu’il a passée à la tête du parti (2003-2013).

Ce congrès de trois jours devait adopter les projets futurs du parti et sa politique générale et verra l’élection du président du mouvement, ses vice-présidents et le président du conseil consultatif (majliss echoura).