Le nouveau dispositif réglementaire mis en place à la suite des réformes lancées par le président Bouteflika a encouragé l’émiettement de la classe politique et avec elle, celui de l’électorat. Cette nouvelle situation a mis les élus issus des dernières élections locales dans une situation plus ou moins difficiles dans de nombreuses collectivités.
Le jeu des alliances est devenu un exercice nécessaire si l’on veut éviter que les Assemblées communales et de wilayas ne soient bloquées, y compris quand il s’agit de contracter des alliances contre-nature. C’est le cas dans 80 % des APC issues du dernier scrutin et certains partis, comme le MSP, commencent déjà à s’interroger sur la possibilité de blocage que risquent de connaitre de nombreuses municipalités.
L’éventualité d’un vide juridique est posé aujourd’hui dans le cas où une seule liste obtient les 35 % des sièges nécessaires pour prétendre à la présidence de l’APC. Ce cas est problématique quand les élus concernés ne trouvent pas une volonté d’alliance chez les élus des autres listes. La liste “gagnante” devient minoritaire et risque un blocage que la nouvelle loi électorale n’a pas prévu.
Mais aujourd’hui, près d’une semaine après le scrutin, les tractations se poursuivent pour tisser des alliances, dans les 1150 APC sans majorité absolue. Si des partis politiques restent sereins, ce n’est pas le cas pour tout le monde, comme le MSP d’Abou Djerra Soltani qui met en garde contre “un blocage général” qui risque de toucher les communes.
Dans un communiqué rendu public, ce parti islamiste considéré comme le grand perdant des deux dernières consultations électorales, a relevé que “plus de 1100 communes attendent encore l’aboutissement des négociations qui font objet de marchandage et de l’intrusion de l’argent politique pour enchainer, avec l’achat des consciences, un nouvel épisode du feuilleton de la fraude”.
Le MSP mécontent, le FFS prudent, le FLN et le RND satisfaits
Cette formation politique met en garde contre “les retombées graves sur la stabilité de la composante hétérogène de près de 80% des assemblées locales du fait du blocage qui risque d’en découler”.
Cette position alarmiste n’est pas partagée par toutes les formations politiques engagées dans ces négociations pour la présidence des APC, comme le RND de l’ex-premier ministre Ahmed Ouyahia. Dans une déclaration à l’APS, son porte-parole Miloud Chorfi a indiqué que les négociations se faisaient dans la sérénité et “sans incidents majeurs”, précisant qu’elles sont menées différemment selon les communes et leurs spécificités.
Le grand gagnant de cette élection, le FLN est en train de contracter des alliances avec d’autres partis politiques pour la présidence des communes où il n’a pas obtenu la majorité, selon la déclaration de son chargé de communication, Kassa Aïssi, écartant un risque de blocage général, puisque “la loi permet de rassembler les forces politiques”.
De son côté, le premier secrétaire national du FFS, Ali Laskri n’a pas manqué de relever la difficulté de former des alliances, notamment en raison de la différence dans les programmes politiques des partis ayant remporté des sièges au niveau des APC, mais refuse pour l’instant de parler de blocage, la direction de son parti ayant “donné des instructions à ses élus pour qu’ils ne suscitent aucun blocage”.
