Qui sera le nouveau locataire du Palais du gouvernement?
Les pouvoirs législatif et exécutif connaîtront de nouvelles têtes qui ne sont pas inconnues des Algériens.
Le nouveau visage des institutions politiques se dessine peu à peu. Les pouvoirs législatif et exécutif connaîtront de nouvelles têtes qui ne sont pas toutefois inconnues des Algériens. Au sein de l’institution parlementaire, la question relative au nom du nouveau président semble avoir été tranchée. C’est ainsi, que le nom du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Rachid Harraoubia, circule avec insistance dans les milieux «informés» selon lesquels, M.Harraoubia a de fortes chances de succéder à Abdelaziz Ziari, au poste de président de l’Assemblée populaire nationale. A cinq jours de l’installation de la nouvelle Assemblée, dimanche prochain, soit dix jours après la date du scrutin, comme le stipule la Constitution, les choses semblent être claires.
Selon notre source, la décision a fait l’unanimité au sein du pouvoir. Le nom de M.Harraoubia a été programmé, il y a longtemps, soit bien avant les élections législatives du 10 mai. Notre source rappelle que ce dernier a été soutenu par le président de la République pour présenter sa candidature aux élections législatives. Il y a lieu de rappeler que le poste de président de l’APN a fait courir plusieurs responsables entre autres, Tayeb Louh, ministre du Travail et l’ex-patron de l’APN Abdelaziz Ziari. Ces derniers ont mené une bataille ardue pour occuper la tête de liste FLN d’Alger. M.Ziari voulait à tout prix succéder à lui- même, en vain. C’est suite à des instructions du président de la République qu’il a été écarté de la course. Ce qui a laissé le terrain libre au ministre de l’Enseignement supérieur. Pour ce qui est de la liste du gouvernement, notre source avance qu’elle est toujours au stade de la concertation. La question qui taraude le plus les esprits, est: qui remplacera Ouyahia, dans le cas, ou celui-ci, selon la formule consacrée, serait «appelé à d’autres fonctions»? Et le remplaçant n’est pas forcément M.Belkhadem. Notre source indique que le Premier ministre ne représentera aucune formation politique. Même si le FLN est le parti majoritaire, il n’en demeure pas moins, explique notre source, qu’il n’y a aucun article dans la Constitution qui stipule que le Premier ministre doit être issu de la majorité. Il faudrait attendre la révision de la Constitution prochainement pour modifer certaines de ses dispositions. Certes, le FLN a toujours réclamé le portefeuille de Premier-ministre, mais la conjoncture actuelle impose le respect de certaines considérations politiques. Le dernier mot revient donc au président de la République qui a la prérogative de nommer le Premier ministre. Le jeu de pile ou face ne sera pas reconduit cette fois-ci. La gestion des affaires du gouvernement ne sera plus accaparée par le RND ou le FLN. «C’est un technocrate qui sera désigné à la place de Ouyahia», nous confie notre source. Le nom du ministre des Ressources en eau revient de nouveau comme possible, sinon probable Premier ministre. En fait, Abdemalek Sellal semble le mieux placé pour prendre les commandes de l’Exécutif. Ce n’est pas la première fois que l’on évoque la désignation du ministre des Ressources en eau à la tête du gouvernement. Ayant déjà une grande expérience dans la gestion des affaires de l’Etat, M.Sellal reste, selon nos sources, la personnalité la plus indiquée pour succéder à Ouyahia. «La désignation du ministre des Ressources en eau obéit à un rapport de force», assure notre source en précisant que M.Sellal est l’homme qui fait le consensus au sein du pouvoir. Pour le reste du gouvernement, il n’y aura pas un grand chamboulement. «Dans le cercle du pouvoir, l’on parle beaucoup plus d’un remaniement partiel», affirme notre source. Pourquoi un remaniement partiel? Notre source indique qu’il y a des secteurs qui sont en chantier. L’achèvement des grands projets nécessite le maintien des mêmes responsables en poste. Il s’agit entre autres du secteur des travaux publics, des transports, des télécommunications, des finances et de l’habitat. Les responsables des secteurs qui ont bénéficié de gros budgets seront probablement maintenus jusqu’à la fin des projets. «Il y a des délais qu’il faut respecter dans la réalisation des chantiers du plan quinquennal», a tenu à rappeler notre source. Cependant, de nouvelles têtes seront désignées avec autres postes ministériels.
Notre source n’exclut pas l’implication d’une nouvelle formation politique, en dehors de l’Alliance présidentielle, dans la gestion des affaires de l’Etat. Dans les coulisses du Palais du gouvernement, c’est l’expectative totale. L’équipe Ouyahia se prépare à toute éventualité. Comme de tradition, le gouvernement doit démissionner dans les jours qui suivent l’élection législative. Le Premier ministre devrait se rendre au bureau du président de la République au palais d’El Mouradia cette semaine pour présenter la démission de son gouvernement.