Quelques jours seulement après le relèvement du SNMG, les prix des produits de large consommation ont déjà pris l’ascenseur.
Les autorités publiques sont incapables de préserver le pouvoir d’achat des citoyens. Les prévisions des hauts responsables de l’Etat sont remises en cause par une mercuriale de plus en plus inabordable. Seulement quelques jours se sont écoulés depuis le relèvement du SNMG que les prix des produits de large consommation ont déjà pris l’ascenseur.
Cela s’est tellement produit en peu de temps que le Premier ministre lui-même ne s’y attendait pas. En fait, Ahmed Ouyahia a déclaré lors du point de presse sanctionnant les travaux de la dernière tripartite que cette fois-ci «les travailleurs auront à profiter amplement de cette augmentation puisqu’elle sera appliquée dans les quelques semaines à venir», soit à partir du 1er janvier prochain.
Cela, contrairement aux autres fois où les augmentations sont mises en application, dans une durée relativement plus longue. Si les dernières hausses survenues, notamment sur les prix des pâtes alimentaires et des légumes secs, voire du sucre et autres produits d’importation s’explique, à tort ou à raison, par les frais du transport des marchandises introduits depuis l’interdiction faite aux bateaux d’accoster le port d’Alger.
Aussi, par les mesures contenues dans la LFC 2009 imposant le crédit documentaire aux importateurs et ses retombées sur l’approvisionnement du marché national, toutes ces causes sont loin d’expliquer, à elles seules, la tendance à la hausse des prix et renseignent sur une dérégulation avérée du marché. Une situation qui dure depuis des années et face à laquelle les pouvoirs publics semblent dépassés.
Et pour preuve, à plusieurs reprises, l’on a assisté à une polémique entre différents départements ministériels se renvoyant la balle sur la responsabilité des uns et des autres dans la flambée des prix. Toutefois, concrètement, rien n’a été entrepris pour faire face à la spéculation.
Un feuilleton qui a fait que le président de la République n’a pas manqué de critiquer ouvertement son ministre du Commerce, le mois de ramadhan passé. Ainsi, il a exigé de ne plus entendre invoquer «la liberté de l’activité commerciale pour justifier la limitation des capacités de l’Etat à imposer des pratiques commerciales loyales».
La colère du premier magistrat du pays s’explique notamment par la faiblesse du pouvoir d’achat des citoyens et la nécessité de veiller au contrôle strict et la régulation continue du marché pour éviter des fins de mois encore plus difficiles aux ménages.
Lors du même point de presse sanctionnant les travaux de la tripartite, le Premier ministre a réitéré l’intention de l’Etat de procéder à l’amendement du code du commerce et imposer, à l’avenir, des marges bénéficiaires aux commerçants. Une déclaration qui exprime la volonté des autorités de remédier à une situation d’anarchie dont seuls les spéculateurs en tirent profit.
Cependant, les derniers développements de la mercuriale donnent l’impression que le gouvernement ne s’attendait pas à une telle flambée des prix en aussi peu de temps. Mais ce qui est certain, c’est que les 3 000 DA d’augmentation apportée au SNMG ne profiteront finalement pas aux travailleurs. Ils iront plutôt dans les poches des importateurs et autres spéculateurs.
Alors que les fruits et légumes sont en constante hausse: Les prix des légumes secs ont doublé
Une nouvelle hausse des prix des légumes secs a été enregistrée ces derniers jours, les prix affichés par les commerçants grossistes ou détaillants dépassent la normale. Un petit tour au niveau du marché couvert Clauzel dans la capitale, nous a permis de constater cette hausse vertigineuse des prix et qui varie selon la qualité du produit exposé.
«Comme vous le voyez, les prix des légumes secs connaissent une flambée considérable ces jours-ci et ne sont pas à la portée des petites bourses», lance une dame qui craignait cette flambée. Et d’enchaîner : «Je ne comprends plus rien, à chaque fois ces histoires de flambée des prix reviennent dans nos marchés.» Même constat pour Sid Ali, un père de famille qui estime que les prix sont inaccessibles.
«Comme vous le voyez, le haricot sec qui était à 70 DA le kg est aujourd’hui à 130,00 DA, une hausse vertigineuse caractérise d’autres produits tels que les lentilles qui connaissent une forte augmentation des prix qui tournent autour de 160,00 DA le kg.
Quant aux pois chiches, leur prix est également de 130,00 DA le kg, d’autres produits sont cédés à des prix encore plus élevés : 130,00 DA pour les poids cassés, légumes très prisés par les Algériens en période hivernale, ou bien encore la fève qui est cédée à 120,00 DA, et 85 DA pour le riz». De leur côté, les vendeurs estiment que cette flambée de la mercuriale est due à la forte spéculation qu’a connue le marché ces jours-ci.
«Nous ne possédons pas de base pour fixer les prix, nous ne sommes que des victimes de cette flambée, ce sont les grossistes qui fixent les prix et nous sommes les perdants dans ces histoires de prix, car nos marges de gains ne dépassent pas les 25 DA le kg», nous a déclaré un commerçant.
En effet, cette hausse des prix est constatée aussi bien pour les fruits et légumes qui sont en constante augmentation et ces derniers sont cédés à 40 DA le kg pour la tomate, 50 DA le kg pour la pomme de terre, 50 DA le kg pour l’oignon et la carotte, 50 DA pour le choux-fleur, 170,00 DA le kg de poivron, 160,00 DA le kg de haricots verts, 140,00 DA le kg de citron et 150,00 le kg d’oranges.
Mehdi Isikioune