Plusieurs députés ont soulevé, hier, lors de la présentation du projet de loi portant règlement budgétaire à l’Assemblée populaire nationale (APN), le problème de la mauvaise gestion de l’argent public, ainsi que l’«injustice » dans sa répartition sur les différentes wilayas du pays.
Selon eux, l’État doit revoir ses copies afin d’assurer plus de «transparence» dans la gestion de cet argent surtout lorsque l’on sait que la crise financière ne cesse de fragiliser les systèmes économiques des pays occidentaux.
La députée FLN, Sakina Saâdi, a estimé dans son intervention que des dispositions «punitives» doivent être prises à l’encontre des parties qui ne justifient pas comment les enveloppes financières ont été «consommées». L’oratrice a, dans ce sens, indiqué que des responsables de certains secteurs demandent des sommes supplémentaires ou d’autres montants, avant d’injecter la totalité des budgets qui leur ont été alloués.
Pour elle, le gouvernement doit encourager davantage la stratégie industrielle, afin de contribuer dans le développement du pays et asseoir, ainsi, les fondements d’une économie solide. Par ailleurs, Filali Ghouini, député du mouvement «El-Islah» a exhorté les autorités compétentes à installer de véritables organismes de contrôle susceptibles de mettre un terme à la mafia qui est, jusque-là, ajoute-il, est en train de gaspiller l’argent public.

Le même orateur a, en outre, indiqué que les affaires de corruption dans certains secteurs névralgiques sont le résultat de l’absence de ces mécanismes du contrôle. Pour sa part, la députée PT (Parti des travailleurs), Zoubida Kheddache en l’occurrence, a déploré le fait que les régions du Sud n’ont pas bénéficié des différents projets de développements. C’est ainsi qu’elle a appelé à accorder plus d’intérêt à ces régions enclavées.
Toujours dans le même ordre d’idées, il convient de souligner, également, que plusieurs autres députés ont mis l’accent sur la nécessité d’améliorer le pouvoir d’achat des citoyens, et cela, en augmentant le budget de fonctionnement. Les intervenants ont, d’autre part, appelé à la révision de la loi 84-17 du 7 juillet 1984, relative aux finances.
UN DÉFICIT DU TRÉSOR DE 7,1%
La crise financière mondiale a eu des impacts négatifs sur les finances publiques de l’Algérie. C’est ce qui ressort du rapport présenté, hier, par la commission finances à l’APN. Cette crise a, en effet, engendré l’amortissement de 41 % des recettes budgétaires, suite à la baisse des prix du pétrole sur les marchés mondiaux, ainsi qu’un déficit du Trésor, estimé de 7,1%.
Soufiane Dadi