Présence symbolique de l’opposition à la conférence d’entente national: Mali : l’espoir renaît après le recul du gouvernement

Présence symbolique de l’opposition à la conférence d’entente national: Mali : l’espoir renaît après le recul du gouvernement

Les représentants de l’opposition malienne se sont finalement présentés à la conférence de l’entente nationale avant sa clôture pour faire acte de présence et montrer leur bonne volonté, après la décision du gouvernement de prolonger la durée des rencontres.

La première phase de la conférence de l’entente nationale s’est terminée hier à Bamako sur une note d’espoir avec la présence, bien que “symbolique”, de l’opposition à ce rendez-vous. En effet, des représentants de l’opposition malienne étaient présents samedi à la Conférence d’entente nationale, qu’elle avait jusque-là boycottée. Cette présence a été motivée par la décision du gouvernement malien de prolonger les discussions. “C’est une présence «symbolique» pour délivrer un message, après demande de notre présence par une délégation des participants” à la conférence, a déclaré à l’agence AFP Nouhoum Togo, l’un des porte-parole de l’opposition.

Ce dernier a souligné que si l’opposition est finalement venue, c’est “parce que le gouvernement a reculé, et a décidé finalement que la Conférence n’allait plus s’arrêter le (dimanche) 2 avril, mais qu’il y aura une autre phase”. Dans le même ordre d’idées, Soumaila Cissé, le président de l’Union pour la République et la démocratie et chef de file de l’opposition malienne, a déclaré devant les participants à la rencontre que toute sortie de la “crise” malienne passait par des “concertations inclusives” évoquant notamment “la gouvernance actuelle”. Ce ralliement de l’opposition à la Conférence de l’entente nationale avait été précédé mardi dernier par celui des ex-rebelles maliens, qui boycottaient eux aussi la conférence, entamée lundi.

Ils avaient fini par rejoindre les participants aux travaux après avoir obtenu des assurances que les discussions se poursuivraient au-delà de dimanche, date à laquelle elle devait s’achever selon le programme initial. Rappelons également que la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, ex-rébellion à dominante touareg du Nord) et l’opposition avaient elles aussi initialement annoncé qu’elles boycotteraient cette rencontre, jugeant sa durée programmée de sept jours trop courte et pas assez ambitieuse en termes d’objectifs.

Selon le gouvernement malien, la Conférence d’entente nationale, prévue par l’accord de paix de mai-juin 2015, vise notamment à “élaborer une charte pour la paix, l’unité et la réconciliation nationale sur une base consensuelle”. Mais pour permettre aux boycotteurs de rejoindre la rencontre, le président de la conférence, Baba Akhib Haïdara, avait déclaré lundi qu’à la suite d’une “entente entre les parties signataires (de l’accord), il a été convenu que la Conférence n’approuvera pas une Charte définitive”.

Il avait ajouté que les travaux de la réunion “seront éventuellement éléments constitutifs d’une Charte qui sera élaborée dans un cadre que les autorités fixeront”. Les portes restent ouvertes avec l’espoir que ces négociations entre les signataires de l’accord d’Alger débouchent sur l’objectif qu’ils se sont fixé.