Près d’un mois avant son ouverture comme Capitale de la culture arabe, Constantine s’échine à devenir une ville accueillante

Près d’un mois avant son ouverture comme Capitale de la culture arabe, Constantine s’échine à devenir une ville accueillante
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Constantine sera-t-elle prête le jour «J», et surtout tout au long de l’année, à relever le défi de présenter une autre physionomie que celle actuelle ? La question ne se pose plus en termes de respect des engagements pris en matière de disponibilité des structures prévues pour le fonctionnement de l’évènement, mais pour tout ce qui reste en choses ordinaires de la vie locale.

Ces derniers jours a été ainsi posée, au pied-levé et surtout non sans grand amateurisme, la problématique de l’exercice des activités commerciales, cela s’impose d’autant plus que la ville sera «noyée» d’hôtes étrangers.



Or, nul ne peut ignorer que la ville des ponts est une cité qui ferme ses portes à partir de 17h30, autrement dit à partir de l’instant où les commerçants baissent rideaux et les transporteurs privés (bus et taxi) arrêtent leur activité. En fait, rien de bien effectif n’a été fait en ce sens à l’exception bien entendu des démarches officielles habituelles, qui consistent pour les pouvoirs publics locaux à réunir les représentants du mouvement associatif, les corporations professionnelles afin de les sensibiliser sur l’importance de la manifestation, de son impact sur les hôtes étrangers et partant de la notoriété de la ville de manière générale et de l’Algérie en particulier.

Nombreuses sont les tentatives qui ont été faites depuis plus d’une dizaine d’années pour mettre en place une «activité nocturne» à défaut d’obliger les commerçants à ne pas arrêter la leur au moins avant la tombée de la nuit. Des intentions qui n’ont jamais été suivies d’effet malgré les instructions démonstratives spectaculairement données par les responsables à divers niveaux. En été comme en hiver, l’activité commerciale est inexistante en milieu urbain, exception faite de deux cafés et un fast-food situés à proximité d’une station de taxis.

LG Algérie

Répondant aux questions d’auditeurs et de l’animateur d’une émission radiophonique de la station régionale de l’ONS, Mohamed Lyazid D, cadre de la direction de wilaya du commerce, a plus fait état, deux heures durant, de statistiques et des attributions de l’organisme qu’il représente que des mesures obligatoirement drastiques à prendre pour que Constantine soit tout autre qu’une ville où la majorité des espaces de commerce agressent la vue au même titre que leurs exploitants agressent la clientèle dès que celle-ci s’interroge sur la qualité d’un produit.

Une ville où les chauffeurs de taxi orientent leurs déplacements non pas en fonction de la demande, mais selon leur bon vouloir ou, encore, refusent de transporter une femme enceinte, un handicapé moteur et pis une personne obèse. De leur côté, ceux qui exercent leur talent dans les bus s’obstinent malgré tous les risques à faire monter des clients tout en roulant à petite allure, à s’arrêter dès que le premier quidam leur fait signe, à dépasser en milieu urbain, diffuser à pleins décibels de la musique, des versets coraniques.

Les fast-food se sont multipliés comme rarement au cours de ces dernières années et avec eux se sont très certainement multipliés également tous les risques potentiels d’intoxication dont il est difficile d’expliquer la non-survenance miraculeuse. Sur cet aspect précis de la santé des clients de fast-food, le représentant de la direction du commerce a même laissé entendre que «l’administration a organisé deux réunions en ce sens avec les exploitants de commerces de restauration, les invitant, voire les mettant en obligation, d’éviter tout risque d’intoxication tout au long de l’année de la culture (sic)». Sinon, la même direction aurait déjà mis en place 61 brigades de contrôle dont l’activité irait au-delà des horaires habituels de travail et même, en plus du week-end, les journées légales de repos.

Quant aux marchands ambulants et autres vendeurs à la sauvette, seules les parcours situés en milieu urbain leur seront interdits. Il est toutefois légitime de s’interroger sur la manière avec laquelle tout cela peut-être mis à exécution. Nombreux sont les auditeurs qui ont posé le problème de la concentration des activités à la seule commune de Constantine, soulignant dans la foulée que, compte tenu de l’exode massif pour bien des raisons et entre autres, les opérations de débidonvillisation, l’attribution des logements sociaux, la multiplication des programmes de réalisation de logements promotionnels, l’essentiel de la population réside désormais dans le reste des onze autres communes.

Enfin, comme le ridicule ne tue pas, quelques commerçants ont sollicité une compensation matérielle et financière des pouvoirs publics pour leur permettre de «rattraper» leur manque à gagner durant tout le temps où la ville était devenue un chantier dans le cadre de la préparation de la manifestation.

A. L.