Près de 90 tonnes de produits alimentaires saisies en 2011

Près de 90 tonnes de produits alimentaires saisies en 2011
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La contrebande des produits alimentaires continue à faire des ravages aux frontières. Les statistiques rendues publiques hier par la cellule de communication de la Gendarmerie nationale font état d’une véritable saignée de l’économie algérienne.

Il ressort du bilan des activités des unités des gardes-frontières s’étalant du 1er janvier au 20 de ce mois en cours la saisie de près de 90 tonnes de divers produits alimentaires, dont 16 183 boîtes de conserves et plus de 10 500 litres d’huile de table. L’ampleur prise par ce trafic donne froid dans le dos. Une simple comparaison avec les quantités saisies en 2010 renseigne sur «l’explosion» de cette filière très préjudiciable aussi bien pour l’économie nationale que pour le Trésor public.



A titre illustratif, les produits alimentaires quantifiés en kilogrammes ont enregistré une hausse évaluée à plus de 30 tonnes par rapport à l’année dernière. Les conserves saisies ont augmentés de plus de 13 000 boîtes.

S’agissant de l’huile de table, si les unités des gardes-frontières ont saisi durant 2010 une quantité de 275 litres, cette année, plus de 10 500 litres ont été saisis, soit une hausse de 10 200 litres.

L’incidence pour l’économie nationale s’est aggravée au courant de cette année 2011, d’autant que la majorité des produits écoulés via les circuits de contrebande est importée et payée en devises par l’Algérie. Une autre partie de ces mêmes produits, tels que l’huile de table, est soutenue par l’Etat.

Cette ascension vertigineuse de la contrebande de produits alimentaires se répercute aussi de façon négative sur le simple citoyen qui se voit contraint de subir d’une part, le fléau de la spéculation des prix et à faire face, d’autre part, à la pénurie des produits. Les pouvoirs publics quant à eux n’ont pas trouvé mieux pour faire face à ce phénomène que de revoir à la hausse les quantités

des produis importés dans l’objectif de compenser ceux transférés frauduleusement à destination des pays voisins, essentiellement la Tunisie et la Libye qui, tout au long de cette année, étaient en proie à une instabilité ayant engendré comme conséquence la rareté des produits de consommation.

Cette réalité a été reconnue d’ailleurs par le Premier ministre Ahmed Ouyahia qui avait soutenu en septembre dernier que «le gouvernement algérien nourrit trois peuples».

Le trafic de médicaments à destination des pays voisins de l’Algérie a connu également une ascension fulgurante au courant de cette année. Ce sont en effet quelque 8800 unités de médicaments toutes marques confondues qui ont été saisies par les gardes-frontières de janvier à novembre 2011, contre seulement 1200 unités l’année écoulée, soit une hausse de plus de 1500 unités.

Plus 18 tonnes de kif saisies

Dans le domaine de la lutte contre les stupéfiants, les unités des gardes-frontières de la gendarmerie ont saisi depuis le début de l’année en cours une quantité dépassant les 18,5 tonnes, soit une hausse de plus de 5 tonnes comparativement à l’année écoulée. Il s’agit essentiellement de kif traité de provenance du Maroc.

La contrebande aux frontières demeure un fléau qui relève de la criminalité organisée et qui inclut également les effets vestimentaires, les pièces de rechange, la quincaillerie, les articles électroniques, les articles scolaires, les cheptels, les cigarettes, les boissons alcoolisées… Et la liste est encore longue.

K. A.