Près de 9.000 élèves quittent les bancs des écoles chaque année: Les chiffres inquiétants du travail des enfants

Près de 9.000 élèves quittent les bancs des écoles chaque année: Les chiffres inquiétants du travail des enfants

J. Boukraa

Près de 9.000 élèves quittent les bancs des écoles chaque année: Les chiffres inquiétants du travail des enfants

Entre 7.000 et 9.000 élèves quittent les bancs de l’école chaque année. Ces chiffres sont le résultat des différentes enquêtes effectuées par les équipes de la santé scolaire. Ce phénomène, qui touchait particulièrement les élèves du secondaire, s’est élargi et concerne aussi les écoliers et les collégiens. 5% des élèves victimes de déperdition scolaire se plongent dans le monde du travail malgré leur jeune âge.

Des milliers d’enfants sont privés de leur enfance parce que contraints d’exercer un travail mettant en péril leur santé et leur éducation. Pour sensibiliser les stagiaires sur le danger de l’exploitation de mineurs dans le monde du travail, la direction de la formation et de l’enseignement professionnels lance aujourd’hui une campagne sur le travail des enfants. Selon M. Bouzid El Aïd, chef de service de la formation continue et du partenariat auprès de cette institution, cette campagne s’étale du 7 au 11 avril et va toucher quelques établissements de formation. La campagne est initiée en collaboration avec la direction de la jeunesse et des sports, l’inspection du travail ainsi que le mouvement associatif.

Des tournées de sensibilisation à travers les structures de la jeunesse et les centres de formation professionnelle sont programmées pour dénoncer ce fléau. Le travail peut compromettre l’éducation et nuire à la santé et au développement physique, mental, spirituel, moral ou social de l’enfant. Victimes de la déperdition scolaire, ces enfants qui travaillent sont partout, mais invisibles, derrière les murs des ateliers, cachés dans les plantations. Très tôt plongés dans le monde des adultes, ils font «l’impasse» sur une tranche de vie nécessaire à la construction d’une personnalité équilibrée. La tranche d’âge touchée par la déperdition scolaire se situe entre 12 et 18 ans. Les causes de la déperdition scolaire peuvent être d’ordre pédagogique, sociologique, dépendantes des conditions socioéconomiques de l’élève et de sa famille et enfin psychopédagogique. Pour plusieurs familles vivant sous le seuil de la pauvreté, la préoccupation première demeure la satisfaction des besoins fondamentaux comme celui de manger à sa faim. Cette situation oblige parfois les parents, ayant à leur charge plusieurs enfants, à faire travailler le plus aîné des scolarisés afin d’alléger le fardeau budgétaire.

Ces enfants se trouvent devant l’obligation de quitter l’école dès le jeune âge pour affronter un monde totalement différent et plein de dangers. Ainsi, ils subissent inexorablement la pression d’un univers nouveau dans lequel ils sont plongés, sans être préparés pour cela. A Oran, il n’y a pas un marché, un quartier ou une ruelle où on ne trouve pas des enfants qui proposent des produits à vendre. Ils vendent de tout, des sachets en plastique, du pain traditionnel. D’autres activent dans le secteur du recyclage. Pire encore, certains mineurs sont même exploités au niveau des usines et des unités industrielles. Le travail des enfants nuit à la santé, à la dignité et à la moralité. Un enfant qui travaille sera davantage exposé à la maltraitance. Le pire des cas, c’est quand les parents eux-mêmes obligent leurs propres enfants à ramener de l’argent et qu’importe le moyen utilisé.