Près de 9.000 élèves quittent les bancs des écoles chaque année: Les chiffres inquiétants de la déperdition scolaire et du travail des enfants

Près de 9.000 élèves quittent les bancs des écoles chaque année: Les chiffres inquiétants de la déperdition scolaire et du travail des enfants

par J. Boukraa

Près de 9.000 élèves quittent les bancs des écoles chaque année: Les chiffres inquiétants de la déperdition scolaire et du travail des enfants

La déperdition scolaire est un problème complexe. L’acte en soi peut être réfléchi ou irréfléchi et n’épargne aucune catégorie sociale. A Oran, sur près de 340.000 élèves inscrits chaque année, quelque 9.000 élèves quittent les bancs de l’école. Selon les enquêtes réalisées par les services de la santé scolaire, entre 7.000 et 9.000 élèves sont touchés chaque année par ce phénomène. Ces chiffres, loin d’être exhaustifs, traduisent pourtant la situation précaire des enfants. Du point de vue des spécialistes pédagogues, les causes de la déperdition scolaire peuvent être d’ordre pédagogique, sociologique dépendant des conditions socio-économiques de l’élève et de sa famille et enfin psychopédagogique. Pour plusieurs familles vivant sous le seuil de la pauvreté, la préoccupation première demeure la satisfaction des besoins fondamentaux comme manger à sa faim. Cette situation oblige parfois les parents ayant à leur charge plusieurs enfants à faire travailler le plus aîné des scolarisés afin d’alléger le fardeau budgétaire.

Le chef de service de la prévention de la direction de santé a indiqué que près de 5% des élèves victimes de déperdition scolaire plongent dans le monde du travail. C’est ainsi que le secteur de la formation se veut un acteur de choix dans la prise en charge des élèves en déperdition scolaire. Dans ce cadre la direction de la formation professionnelle de la wilaya d’Oran a mis en place une commission en charge d’orienter et d’accompagner les élèves dirigés vers la vie active, en coordination avec la direction de l’éducation de wilaya.

De son côté le directeur de l’éducation a indiqué auparavant que la situation est relative. «On ne peut pas qualifier d’échec tous ceux qui sont sortis du système éducatif. Il y a beaucoup d’élèves qui n’ont pas pu avoir leur BEM ou leur bac et on les retrouve dans des CFPA pour apprendre un métier. Un élève qui intègre un centre de formation n’a pas échoué. Chaque fin d’année scolaire nos services communiquent à la direction de la formation une liste nominative des élèves qui sont orientés vers la formation. Ces derniers sont par la suite convoqués pour s’inscrire dans les CFPA. Aussi, durant l’année scolaire on organise des journées de sensibilisation et même des visites aux CFPA».

Le même responsable a souligné que les examens de rattrapage destinés aux élèves ayant une moyenne entre 9 et 9,99 permettent à beaucoup de passer en classe supérieure. Pour rappel, la wilaya d’Oran qui compte 787 établissements scolaires tous cycles confondus, la direction de l’éducation a enregistré pour l’année scolaire 2017/2018, quelque 342.464 élèves, répartis comme suit : 184.262 répartis sur 538 écoles primaires, 111.733 collégiens repartis sur 9 établissements d’enseignement moyen et 46.469 élèves répartis sur 80 lycées.