Près de 70 projets d’observatoires pour « le suivi de l’activité sismique » sont en cours de réalisation en Algérie, a indiqué samedi le directeur général du Centre de recherche en Astronomie, Astrophysique et Géophysique (CRAAG), M.Abdelkrim Yelles.
« Ces projets sont appelés à renfoncer quelque 80 stations similaires actuellement opérationnelles sur le territoire national », a précisé M. Yelles dans son allocution lors d’une journée d’étude et d’information, tenue à Boumerdes à l’occasion du 8 ème anniversaire du séisme du 21 mai 2003.
Il a ajouté que ces investissements participent de la politique de l’Etat visant à « appuyer les efforts du CRAAG, en vue d’une meilleure maîtrise et compréhension de ce phénomène naturel complexe « , afin « d’en prévenir et réduire+ autant que possible+ les dommages matériels et humains ». « Les avancées réalisées par le CRAAG, ces dernières années, nous ont permis de relever que ce phénomène (séisme) s’étend particulièrement sur toute la bande de la zone est-ouest du pays en passant par le centre, où il est enregistré près d’une centaine de secousses/jour « , a-t-il fait savoir.
C’est sur la base de ces « faits scientifiques », que les efforts se concentrent, a encore souligné M.Yelles, en vue de redessiner « le schéma d’aménagement urbain du pays, en l’orientant vers les zones des Hauts plateaux, considérées comme étant loin du périmètre sismique défini plus haut ».
Il a ajouté que ce souci procède d’une « volonté de faire une économie de frais de constructions onéreux, au niveau des zones classées à risque sismique (de niveau 3), comme c’est la cas du littoral du pays.
M. Belazougui Mohamed, directeur général du Centre national du génie
sismique(CGS), a fait, pour sa part, un historique des différents séismes ayant
frappé l’Algérie, avant de souligner l’impératif de « tirer les leçons qui simposent
du séisme de mai 2003, et de prendre en compte toutes les données disponibles en la matière dans des cartes sismiques, « afin de ne plus répéter les mêmes erreurs dans nos constructions », a t-il souhaité.
Il insisté, dans ce sillage, sur l’importance de « responsabiliser l’acte de délivrance du permis de construction à tous les niveaux « , parallèlement à l’impératif d’investir dans la réalisation de « constructions durables, solides et sécurisées », car on « ne le répétera jamais assez », a t-il soutenu.
« Ce n’est pas le séisme qui tue, mais le défaut de qualité des constructions », a-t-il fait observer. Partant de ce constat, ce responsable a appelé « au développement de la qualité des constructions par un développement de la qualité de la formation, qui doit englober toutes les parties agissantes dans cet acte « .
Une série de communications sur ce thème a été animée à la faveur de cette journée d’étude à laquelle ont pris part un représentant du ministère de l’Habitat et de l’urbanisme, ainsi que de nombreux experts et représentants de bureaux d’études, associations et organismes divers concernés.