Soixante-huit personnes ont trouvé la mort et 791 ont été blessées dans 419 accidents de la route à travers le territoire national durant la première semaine de ce mois, selon le bilan de la Gendarmerie nationale.
La route algérienne tue une moyenne de 10 personnes par jour. En dépit de toutes les mesures et des campagnes de sensibilisation, le drame des accidents routiers n’allège pas le bilan des morts et blessés, ce qui remet en question la politique de lutte engagée par les autorités concernées. L’Algérie est classée dans la zone rouge et enregistre des records déshonorants en la matière. Les victimes humaines comme les dégâts matériels font montre de l’inefficacité des structures de lutte contre l’insécurité routière ainsi que la maladresse du conducteur algérien en général.
Les interprétations du taux élevé du terrorisme routier sont multiples, mais de point du vue de certains observateurs le facteur humain est classé en haut de la liste des causes. Le conducteur algérien est taxé de danger public et de criminel au volant. Selon l’économiste Zoubir Benhamouche, l’hécatombe routière explique «le manque de respect pour la vie des autres, ce qui est un signe d’une société malade». La même source cite la faillite des institutions dont les règles formelles ne sont pas respectées. «Aucune institution ne fonctionne comme elle le devrait sur le papier». Plus loin, ce professionnel estime que le nonrespect de la vie des autres exprime aussi «un mal-être profond ».
D’autres avis citent le piston comme autre cause de l’ampleur inquiétante de ce fléau. Le piston se présente dans la livraison des permis ainsi que la facilité qu’ont les conducteurs à récupérer leur permis en cas de retrait ou autre infraction et ce, par le biais de connaissances personnelles dans le corps de la sécurité. Des stratégies de lutte contre l’insécurité routière se font, par ailleurs, toujours attendre puisqu’en moyenne les accidents font plus de 4 000 morts chaque année.
L’Algérie se classe ainsi sur le podium des pays qui enregistrent le taux le plus élevé d’accidents à l’échelle mondiale. Immense tombeau à ciel ouvert, la route algérienne fait des bilans de morts et de blessés semblables à ceux de la guerre. Durant le premier semestre 2013, 1 633 personnes ont trouvé la mort et 22 332 au-tres ont été blessées d a n s 12 879 accidents de la route, selon le bilan de la Gendarmerie nationale. En 2012, l’hécatombe routière fait 4 447 morts… les bilans sont aussi lourds que dramatiques. Pour la première semaine du mois en cours, soixante-huit personnes ont trouvé la mort et 791 autres ont été blessées dans 419 accidents de la route à travers le territoire national, selon le bilan de la Gendarmerie nationale.
Le bilan fait ressortir une augmentation du nombre de décès (+12), de blessés (+21) et d’accidents (+10). Le bilan le plus lourd a été enregistré dans les wilayas d’Alger et de Batna avec 20 accidents, suivies des wilayas de Chlef et de Tlemcen (19 accidents). L’excès de vitesse, les dépassements dangereux, le non-respect de la signalisation routière et de la distance de sécurité, ainsi que la négligence des piétons restent les principales causes des accidents de la route, rappelle la même source.
Y. A.