Le journal français Libération a révélé que près de 400 000 Algériens étaient supplétifs dans l’armée française pendant la guerre de Libération.
Cette révélation a été faite dans un contexte particulier, celui d’un procès qui s’est ouvert aujourd’hui au tribunal correctionnel de Paris où Smaïl Boufhal, élu du parti socialiste et responsable de l’association Générations Mémoire Harkis, a attaqué le journaliste Jean-Pierre Elkabbach pour propos injurieux.
Ce dernier est accusé d’avoir affirmé, lors de son émission Bibliothèque Médicis diffusée sur la chaîne Public Sénat, que les harkis ont tous plus ou moins participé à la torture pendant la guerre d’Algérie.
En effet, dans cet article paru dans le quotidien Libération, le journaliste et écrivain Pierre Daum, spécialiste de l’histoire de la colonisation, a révélé qu’au cours de son enquête en Algérie durant trois ans entre 2012 et 2015, qu’il y avait pas moins de 400 000 harkis qui ont combattu leurs frères algériens aux côtés de soldats français.
Certains d’entre eux, qui sont restés en Algérie, lui ont avoué avoir participé à la torture. Comme par exemple ce harki de Sidi Bel-Abbès qui a confirmé que des moudjahidine sont morts sous la torture pratiquée par les soldats français et les harkis algériens dont ils étaient les subordonnés chargés de basses besognes.
Mais le débat sur les harkis, surtout ceux d’entre eux qui ont été des tortionnaires envers les moudjahidine arrêtés ou commis des exactions contre les civils innocents, est loin d’être clos.
Car, depuis douze ans, des cérémonies sont organisées, tous les 25 septembre à Paris et dans de nombreuses villes de France et de Navarre, pour honorer ces harkis algériens «collabos», qui ont coûté à la France 40 milliards d’euros depuis l’indépendance, comme la France a eu ses «collabos» durant l’occupation allemande mais que les Allemands n’ont jamais honorés.