Près de 300.000 véhicules ont été importés en 9 mois,Voiture, quand tu nous tiens!

Près de 300.000 véhicules ont été importés en 9 mois,Voiture, quand tu nous tiens!

Ni l’instauration de la vignette et autres majorations sur les véhicules neufs ne semblent dissuader les Algériens

Faut-il conclure que ce pic d’importation de voitures est le signe d’une aisance sociale ou alors l’inscrire dans le chapitre des paradoxes algériens?

C’est une véritable folie qui s’empare du marché automobile algérien qui demeure très friand en véhicules neufs. Pour la première fois, le chiffres de 300.000 voitures neuves importées par les concessionnaires automobiles installés en Algérie sera atteint. Cette réalité est confirmée par les toutes dernières statistiques des Douanes algériennes qui révèlent une hausse de plus de 23% des importations de véhicules dans notre pays durant les neuf premiers mois 2011. Ainsi, d’année en année, les importations algériennes de véhicules augmentent.

Ni la suppression du crédit automobile depuis l’année 2009, ni l’instauration de la vignette et autres majorations sur les véhicules neufs ne semblent dissuader les Algériens. Toutes ces barrières qui visaient ni plus ni moins à limiter le nombre de véhicules n’ont en fait servi à rien. Faut-il conclure que l’explosion de l’importation de voitures est le signe d’une réelle aisance sociale des Algériens? Il difficile de l’affirmer au vu de ce qui se passe sur le front social: des grèves, des revendications salariales et un pouvoir d’achat qui s’érode de plus en plus.

C’est du moins ce que disent les économistes et autres spécialistes analysant le mécontentement généralisé qui sévit depuis janvier dernier. Ou alors faut-il inscrire ce phénomène dans le chapitre des paradoxes algériens? Les importations ont atteint 299 041 véhicules durant les neuf premiers mois de 2011, contre 241 992 voitures à la même période 2010.

La facture d’importation de ces véhicules accuse pour sa part une hausse de près de 15%. Elle passe de 228,2 milliards de DA durant les neuf premiers mois de 2010 à 261,83 milliards de DA (plus de 3,5 milliards de dollars) durant la même période en 2011, indiquent les chiffres provisoires du Centre national de l’informatique et des statistiques (Cnis) des Douanes.

Ce dernier constate également que les importations de véhicules par les particuliers ont connu quant à elles une hausse de 18,64%, passant à 18.144 voitures durant les neuf premiers mois 2011, contre 15.293 unités à la même période en 2010. En valeur, le Cnis relève que le montant des achats des particuliers a augmenté pour passer de 21,20 milliards de DA à 23,94 milliards de DA durant la même période de référence. Après une légère déprime accusée en 2009, le marché automobile renoue avec l’embellie. Cette baisse qui était de l’ordre de 24%, s’explique essentiellement par la suppression du crédit à la consommation par la LFC 2009 et les taxes introduites en 2008 par l’Algérie afin de réguler le marché de l’automobile.

Les importations de véhicules ont finalement repris leur tendance haussière. En 2010, l’Algérie avait importé 285.337 véhicules, contre 277.881 unités en 2009, une hausse de 2,68% due essentiellement à l’augmentation de plus de 4% des importations des concessionnaires. La loi de finances complémentaire 2008 avait institué une taxe payable par les acquéreurs des véhicules neufs, oscillant entre 50.000 et 150.000 DA en fonction de la cylindrée et la carburation du véhicule, ainsi qu’une redevance de 1% payable par les concessionnaires automobiles sur leur chiffre d’affaires annuel. Ces taxes sont destinées à soutenir les prix des transports publics en commun et à réguler le marché de l’automobile en Algérie dont le parc s’élève à 5,5 millions de véhicules. En somme, la hausse des importations de véhicules s’explique notamment par deux facteurs, à savoir le renouvellement du parc automobile et l’importance prise par la voiture dans la vie quotidienne des Algériens. «La majorité des clients viennent pour renouveler leur voiture. Ils avaient déjà acheté il y a quatre ans, cinq ans et même avant grâce au crédit automobile et maintenant ils renouvellent leurs voitures. Nous n’avons pas beaucoup de nouvelle clientèle», a déclaré récemment le patron de l’AC2A (Association des concessionnaires automobiles d’Algérie) M. Baïri.

L’autre facteur, qui tire la demande à la hausse, est la place de la voiture dans la vie quotidienne des Algériens, dans les grands centres urbains, mais aussi dans les petits villages. «La voiture est une nécessité pour tous les Algériens. Pour aller travailler, faire ses courses, aller chez le médecin, la voiture est indispensable parce que les transports publics ne sont pas performants», a expliqué le même intervenant.