Près de 2.500 personnes fuient la Libye chaque jour, selon l’ONU

Près de 2.500 personnes fuient la Libye chaque jour, selon l’ONU

Entre 1.500 et 2.500 personnes fuient chaque jour la Libye, a indiqué vendredi l’ONU, alors que la communauté internationale se prépare à des frappes militaires contre Kadhafi.

Interrogé lors d’une conférence de presse sur l’impact sur les populations d’une zone d’exclusion aérienne, les agences humanitaires n’ont pas pu donner chiffre.

« Imposer une zone d’exclusion aérienne a de nombreuses répercussions, susceptibles d’avoir un impact sur les frontières est et ouest », a déclaré Andrew Harper, coordinateur pour la Libye du Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR).

« S’il y a une stratégie à avoir, c’est d’être extrêmement flexible et de se préparer au pire des scénarios » qui serait de voir la Tunisie et l’Egypte fermer leurs frontières, a-t-il ajouté.

Quelque 300.000 personnes ont fui les violences en Libye, selon le HCR, qui s’attend à ce que 1.500 à 2.500 personnes continuent d’en faire autant chaque jour, a expliqué une porte-parole, Melissa Fleming.

Ces personnes, en majorité des migrants, traversent pour la plupart les frontières tunisienne et égyptienne où elles attendent d’être rapatriées.

« C?est l?une des plus importantes évacuations humanitaires de l?histoire », a jugé William Lacy Swing, directeur général de l?Organisation internationale pour les migrations (OIM), cité dans un communiqué.

Dans le cadre d?une opération d?évacuation humanitaire, menée par l’OIM et le HCR avec l?appui de nombreux pays, plus de 50.000 migrants bloqués dans des camps à la frontière en Tunisie et en Egypte ont déjà été évacués.

Par ailleurs, des dizaines de milliers d?autres personnes ont été rapatriées vers leurs pays d?origine à bord d?avions et de bateaux affrétés par leurs gouvernements.

Au plus fort de l’exode plus de 17.000 personnes ayant fui la Libye ont afflué dans un camp de transit du HCR à la frontière tunisienne.

« Grâce à l’aide considérable reçue des gouvernements, nous avons été en mesure de gérer l’arrivée massive et soudaine de dizaines de milliers de personnes. Toutefois cette crise humanitaire est loin d’être terminée », a prévenu le Haut commissaire de l’ONU pour les réfugiés, Antonio Guterres.

A ce jour, 6.500 personnes restent encore bloquées en Tunisie, 2.500 en Egypte et 1.500 en Algérie et au Niger, selon l’ONU, qui a appelé les gouvernements des pays donateurs à renouveler « leurs contributions financières et leur appui logistique » pour poursuivre les évacuations.

L?OIM estime ainsi que plus d?un million de travailleurs migrants se trouvent toujours en Libye, dont beaucoup issus de l?Afrique sub-saharienne.

Quelque 1.490 Libyens ont fui vers l’Egypte mercredi, selon le HCR qui note une hausse ces derniers jours.

« La plupart (des Libyens qui fuient, ndlr) interrogés à la frontière égyptienne disent qu’ils sont partis craignant d’être pris dans les combats. Beaucoup ont évoqué les menaces de bombardement de Benghazi énoncées par le gouvernement ces derniers jours », a indiqué Mme Fleming.

La récente avancée des forces de Kadhafi dans l’est du pays a poussé le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à quitter Benghazi mercredi.

L’OIM a indiqué vendredi avoir également suspendu ses opérations dans la ville depuis le week-end dernier.