Ce chiffre effarant a été révélé, jeudi dernier, devant les sénateurs, par le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia.
Les cartes d’identité nationales, les passeports, les permis de conduire et les cartes grises sont autant de documents officiels qui sont foncièrement touchés par le phénomène de la falsification a déclaré, avant-hier, lors d’une séance plénière du Conseil de la nation, le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia.
A ce sujet, il a indiqué qu’entre 2 et 3% des cartes nationales d’identité actuelles sont falsifiées et utilisées par des terroristes et des malfaiteurs, de tout bord. Partant du fait que toute personne âgée de plus de 18 ans est censée porter une carte d’identité, le taux de 3% annoncé par le ministre représente près de 1 million de cartes falsifiées. Et pour mettre fin à ce fléau menaçant la sécurité du citoyen et de l’Etat, Daho Ould Kablia a souligné l’importance de lancer «le passeport et la carte nationale d’identité biométriques et électroniques». Selon le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, le dossier en question a déjà fait l’objet d’un traitement par les services concernés. «Le dossier, portant sur l’établissement du passeport et carte d’identité nationale biométriques et électroniques, avait été traité de manière adéquate à travers la simplification et l’allègement du formulaire de demande de ces deux pièces», a précisé Daho Ould Kablia. Et de soutenir qu’il s’agit là d’une stratégie qui facilitera aux services de sécurité de lutter contre le phénomène de la falsification des documents officiels. A cela s’ajoute, selon le ministre, la numérisation des registres de l’état civil, qui d’ailleurs, selon lui, «a atteint un stade très avancé». Dans le même contexte et en réponse à une question orale d’un membre du Conseil de la nation, Daho Ould Kablia a fait savoir que «la numérisation des registres de l’état civil, qui s’inscrit dans le cadre de la modernisation de l’administration, a démarré à titre pilote dans les communes d’Hussein Dey et de Bab El Oued à Alger et à Constantine». Et de soutenir que «cette opération est en cours de réalisation à Oran».
En soulignant l’exigence de l’introduction de l’informatique dans tous les services administratifs publics, Ould Kablia a relevé également l’importance et la nécessité de revoir la nomenclature de l’état civil, à travers, notamment la suppression de certains documents. Ces documents, a-t-il ajouté, ne sont plus demandés par l’administration. Compte tenu, a-t-il dit, de leur incidence directe sur la vie des citoyens, Ould Kablia a souligné que «l’allègement et la simplification des documents de l’état civil figuraient parmi les priorités de son département ministériel».
A ce sujet, il a expliqué que l’allègement des documents demandés dans les différents dossiers administratifs touchera les dossiers des examens et concours. Aussi, Ould Kablia a fait noter que ses mesures s’inscrivent dans le cadre de la modernisation de l’administration.
Cette manière de faire, se veut, selon le ministre, une stratégie susceptible de mettre l’administration à l’ère des nouvelles technologies. Et pour juguler ce fléau et mieux lutter contre la bureaucratie et les dysfonctionnements caractérisant l’administration centrale et locale, le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales a mis sur pied une feuille de route suggérant aux walis, aux chefs de daïra et aux présidents d’APC à la traduire sur le terrain. Cela, a-t-il tonné, doit se faire dans les plus brefs délais. Par ailleurs, Ould Kablia a précisé, dans une déclaration à la presse en marge de la séance plénière, que 6 articles du Code communal avaient été amendés dans le fond, le reste ayant été amendé dans la forme seulement.
Et en réponse à l’une des questions portant sur la criminalité, le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales a, en marge de cette séance plénière, souligné dans une déclaration à la presse que la criminalité demeure un phénomène largement répandu dans notre société.
Ainsi, il a assuré que 157 cas d’enlèvements ont été traités au cours des dix premiers mois de l’année 2010. Ces rapts ont, a-t-il dit, notamment touché des enfants, mais ont connu, un heureux dénouement grâce à l’intervention rapide des forces de sécurité.
Néanmoins, Ould Kablia a démenti de manière catégorique les allégations selon lesquelles les enlèvements d’enfants sont motivés par le trafic d’organes, soulignant que «les services de sécurité n’ont enregistré à ce jour aucun cas de trafic d’organes qu’il s’agisse de cas d’enlèvement d’adultes ou d’enfants», a-t-il affirmé. Dans le même contexte, Ould Kablia a indiqué que les services de sécurité ont enregistré 1395 cas d’agression sexuelle sur mineurs en 2010 contre 1660 cas en 2009.
Kamel LAKHDAR-CHAOUCHE