Le Conseil suprême des forces armées a engagé des concertations avec la direction de la Cour constitutionnelle pour examiner les prochaines mesures à prendre.
L’armée égyptienne commençait hier matin à retirer ses chars et enlever les barricades autour de la place Tahrir au Caire, épicentre de la révolte qui a fait tomber le président Hosni Moubarak et s’apprêtait à prendre en charge la gestion de l’étape de transition qui suscite une polémique entre hommes politiques et experts militaires. Dans un communiqué rendu public vendredi après l’annonce de la démission de l’ex-président Hosni Moubarak, l’armée a assuré qu’elle «ne sera pas une alternative à la légitimité voulue par le peuple».
De hauts responsables militaires, cités par des sources médiatiques, ont annoncé que le Conseil suprême des forces armées a engagé des concertations avec la direction de la Cour constitutionnelle pour examiner les prochaines mesures à pren-dre et «la volonté de l’armée d’accompagner le contrôle de la situation d’une réforme constitutionnelle à même de satisfaire les revendications du peuple et de répondre à ses aspirations».
«La prochaine étape exige en plus du rétablissement du calme et de la sérénité, la poursuite de l’instauration du modèle démocratique civil revendiqué par le peuple.» Par ailleurs, l’Association nationale pour le changement en Egypte, dirigée par l’opposant Mohamed el Baradai, a réitéré son appel à la création d’un «Conseil présidentiel» assumant les pouvoirs du président de la République et regroupant trois personnalités dont un militaire.

Le parti «Al Wafd» a proposé une initiative visant à «garantir le retour du calme et de la sérénité au pays», consistant en neuf points dont la dissolution immédiate du Parlement, l’annonce par la Commission constitutionnelle d’amendements constitutionnels et législatifs qui seront soumis à référendum au début mars prochain. Le général et non moins expert militaire Gamal Madloum, a estimé que la délégation par l’ex-président des prérogatives au Conseil suprême des forces armées signifie que la responsabilité incombe à ce dernier. Il a ajouté que ce conseil devrait assurer la transition vers l’organisation d’élections pour le transfert du pouvoir aux civils.
De son côté, l’universitaire et juriste Atef El-Banna a estimé que le Conseil suprême des forces armées qui est le seul à assurer cette transition pourrait former un gouvernement provisoire ou un Conseil présidentiel pour une période déterminée et cela sans se référer à la Constitution actuelle. L’ex-chef d’état-major de l’armée égyptienne, Salah Halabi, a indiqué que l’armée se chargera de la gestion du pays durant une période n’excédant pas trois mois le temps d’assurer la transition et convoquer des élections présidentielles pour que l’armée puisse rejoindre les casernes.
Par Salah H.